lundi 30 mars 2009

Osez, osez, j’ose….

L’abricotier ! Et pourtant… Ce fruitier synonyme de gourmandise a tellement de qualités. Il supporte très bien le froid (autrefois on le cultivait en Lorraine, en Alsace, dans le Massif Central). Comme il est autofertile un seul arbre donne abondamment des fruits. En principe. A condition de ne pas être victime d’un gel printanier, justement lorsque ses fruits sont en train de se former. J’ai pris le risque de choisir un demi-tige (d’une variété ancienne régionale «Précoce de Saumur») planté ici plein sud à l’angle de deux murs. Mieux aurait valu pour la régularité de la cueillette une variété plus récente et une forme en gobelet (ou un éventail palissé) moins sensibles au froid. Tant pis. C’est un tel délice de croquer l’abricot mûri sur l’arbre, parfumé et juteux, dodu et tout doré. Même s’il n’y en avait qu’un, je crois que je retenterais l’expérience ! Est-ce le froid de cet hiver ? L’abricotier n’a jamais été si fleuri. J’ai bon espoir d’une récolte abondante l’été prochain à moins que… la gelée blanche de ce matin…

mardi 24 mars 2009

Oui aux grandes euphorbes, à condition de les rajeunir

Les jardiniers anglais en raffolent et l’on rêve presque tous de ces grandes euphorbes. Elles sont vraiment spectaculaires au jardin. Mais serai-je iconoclaste en affirmant qu’à mon sens elles vieillissent plutôt mal ? Les euphorbes characias, characias wulfenii, les x martinii… forment pendant quelques années des massifs somptueux, compacts, qui remplaceraient des topiaires. Ensuite? C’est tout l’un ou tout l’autre : certaines dégénèrent, perdent du volume et de la hauteur à devenir malingres. D’autres au contraire à force de prospérer étirent leurs tiges inconsidérément et finissent par s’effondrer; leurs inflorescences rabougries ne sont plus que pâles imitations. J’en connais aussi (une variété relativement nouvelle au feuillage pourpre) qui revient à ses origines. Des tiges claires, bien vertes, incongrues, apparaissent au milieu de la touffe pourpre. Faut-il pour autant se passer des grandes euphorbes ? Le mieux est peut-être d’intervenir assez tôt sans état d’âme et les diviser dès le premier signe de faiblesse. Un pauvre éclat d’une e.characias récupéré «à tout hasard» dans une Bourse aux plantes est devenu ainsi en deux ans une belle touffe jusqu'à ce que…etc…En 2009 je vais tout enlever, diviser …et recommencer !

dimanche 22 mars 2009

L’étrange mais sage euphorbe myrsinites

Coriaces les vigoureuses petites euphorbes ne semblent pas connaître un destin aussi aléatoire que leurs grandes sœurs. Pourtant je ne recommanderai à personne d’installer dans son jardin l’euphorbe cyparissias (quelle que soit la variété…). Le commentaire de J.P Cordier (« Le Guide des Plantes vivaces ». éditions Horticolor, un bon ouvrage de base périodiquement réédité) est un doux euphémisme…L’euphorbe cyparissias est capable de s’infiltrer partout et de tout envahir. Il est difficile de la contenir et l’on finit par l’arracher à pleines mains pour s’en débarrasser (ce qui est loin d’être suffisant …ses fines racines souterraines sont quasi invisibles et cassent facilement). L’euphorbe myrsinites n’a pas ces défauts. Une simple bouture offerte par Gertrud l’été dernier a passé l’hiver sans broncher, plantée en lisière d’un néflier du Japon. Originaire de Corse cette plante tapissante au feuillage charnu très bleuté apprécie de rester sagement au sec, en situation chaude et ensoleillée. Apparemment l’absence de calcaire ne lui semble pas dommageable. Nous verrons : pour le moment j’observe avec émotion la floraison première de cette toute petite bouture…

samedi 21 mars 2009

Le corylopsis pauciflora généreux et fidèle malgré tout

Il a donné le ton, dès février, les boutons laissant voir ce délicat jaune primevère. Imperturbable le corylopsis pauciflora fleurit en fin d’hiver pendant plusieurs semaines. Planté dans un lieu plutôt ombreux, adossé à la façade nord de la maison il ne reçoit jamais de soleil direct (mais il est ainsi protégé des gelées : c’est pourquoi il fleurit autant). Il se plait ici: le sol est acide. Cet arbuste au prime abord discret se révèle d’une grande personnalité : avec l’âge son port a pris une allure de plus en plus graphique, étalant ses fines et nombreuses branches à l’horizontale. Un peu comme la viorne mariesii ou les hamamélis mais en plus léger. Il devient plus large que haut (1,70m de hauteur sur 3,00m de large en douze ans). Son feuillage apparait dès la fin de la floraison, un ravissant petit feuillage de noisetier, vert très clair qu’il gardera toute la belle saison…jusqu’à ce qu’il vire entièrement au jaune beurre (encore un joli jaune). Le corylopsis pauciflora est un arbuste des montagnes de Taïwan. Je l’ai découvert par Jelena de Belder, à réserver d’après son expérience aux climats doux.

jeudi 19 mars 2009

Les érodiums et pour commencer l’érodium pélargonium

Le temps pluvieux de l’année passée leur a profité : c’est un comble pour des plantes de sols secs ! (ils sont originaires des sols rocailleux ou sablonneux d’Anatolie). Tous les érodiums plantés en pleine lumière ont largement prospéré. Le froid pourtant vif et à répétition cet hiver ne les a pas atteint et comme leur feuillage persistant est solide, ils ont déjà fière allure. Celui-ci est en fleurs ! Il le sera longtemps par vagues jusqu’en octobre. Les érodiums se plaisent au soleil et à mi ombre et ne demandent aucun soin hormis supprimer les feuilles jaunies (rares…) et les fleurs fanées avant la mise en fruits pour prolonger la floraison. Je n’ai jamais vu ces fruits, en forme de « bec de grue » (ou de héron… d’où vient leur nom). On plante ces coussinets tous les 25 cms. La première année, je les ai changé de place. Ensuite avec leur racine pivotante mieux vaut les laisser en place. La Pépinière de la Roche Saint-Louis (qui les présente maintenant sur son joli site internet ) en commercialise d’excellentes variétés.

mardi 17 mars 2009

Bande de narcisses !

Ce ne sont que deux groupes de narcisses sagement rangés en bandes dans un «futur» potager au fond du jardin. (Je les ai plantés comme çà pour les bouquets il y a bien longtemps). Plus tard dans la saison, lorsque les feuillages des narcisses seront jaunis et desséchés, le tout disparaitra par un seul passage de tondeuse. N’empêche… Geneviève, Marie, Maurice… amis et voisins attendons chaque année la floraison de ces narcisses qui nous mettent tous en joie. Ils sont la gaieté du jardin pendant plusieurs semaines, les différentes variétés se succédant à tour de rôle. Le terrain frais leur convient bien. Par manque de temps je ne prends jamais la peine de les diviser. L’espace laissé libre entre deux «planches» leur permet quand même de se développer.

dimanche 15 mars 2009

Pour ou contre les bergénias ?

Contrairement à l’opinion commune (une vivace résistante, pas difficile, prolifique…), le bergénia serait-il capricieux ? Il reste pour moi imprévisible. Entre le classique bergénia cordifolia dont trois godets ont rapidement colonisé et garni une bordure de plusieurs mètres (dans un jardin du Sud-Ouest) et le bergénia hybride Silberlicht qui végète ici et refuse de fleurir (quelle que soit sa situation : je l’ai changé de place quatre fois) qu’en penser ? Pourtant celui-ci à fleurs blanches ne peut que séduire. Le pied a deux ans : il fallait juste patienter et le laisser s’installer. Planté en bordure du dallage, je peux facilement admirer la délicatesse de ses fleurs. Est-ce un Bressingham White ? (je ne retrouve pas l’étiquette, enfoncée en terre). Il reste compact et s’allie avec d’autres vivaces. Son feuillage persistant épais et rond contraste avec ceux fins et élancés des érodiums à feuillage vert.

dimanche 8 mars 2009

A nos agendas (pour les fêtes de printemps !)

Et d’abord St-Jean-de-Beauregard à quelque encablure de Paris qui fête le printemps le premier week-end d’avril (vendredi 3, samedi 4 et dimanche 5 avril). On ira pour la Fête des Plantes vivaces mais aller à St-Jean c’est faire «coup double». Car on ne peut se lasser de s’émerveiller et passer du temps en marge de la fête dans l’extraordinaire Potager. En gardant la tête haute, non penchée sur les plantes (encore que, chacune est choisie avec le plus grand soin…). Tout est leçon magistrale : le dessin des allées et des platebandes à la fois classique et inventif, les jeux des axes et perspectives qui changent à chaque pas (le Potager étant cerné de murs on croirait pouvoir tout embrasser au premier regard, c’est une erreur…), les harmonies de couleurs en symétrie ou fantaisie, selon le point de vue (avec des accords sublimes à l’apogée en septembre). A chacun de le découvrir en étant fin observateur.
Car la créatrice de ce merveilleux jardin est pudique et réservée.… Les artistes et les poètes ne s’y trompent pas : on croise aisément dans les allées photographe, peintre ou dessinateur. Ce jardin sera aussi apprécié des plus exigeants. Il est tenu « au bouton », avec l’aide d’un jardinier fantastique et de quelques bénévoles enthousiastes qui se sont spontanément proposés. Le Potager de St-Jean de Beauregard donne du bonheur. Et comme en même temps on peut y faire la Fête !Les photos: Derniers jours de février au Potager de St-Jean de Beauregard

La Fête de printemps de St-Jean de Beauregard

Elle arrive bientôt, trop tôt pour en parler. Alors parlons de celle de l’automne 2008. Le cadre d’abord des Fêtes de St-Jean de Beauregard, magnifique, avec des ambiances différentes qui renouvèlent le plaisir : de part et d’autre de la longue allée, dans la cour pavée des communs, à l’intérieur des grandes et petites écuries, sur les bords de l’étang, face au château …vers le Potager. Beaucoup, beaucoup de charme donc. La qualité des exposants, une évidence, faut-il en parler ? Ces fêtes «parisiennes» (Courson et St-Jean de Beauregard) sont l’occasion d’approcher des professionnels d’autres régions plus lointaines, françaises ou européennes. Elles ont été pour beaucoup dans l’évolution du jardinage en France ces trois décennies, relayées par la presse magazine spécialisée (ah ! «Mon jardin et ma maison» ou «L’Ami des Jardins» source des connaissances de bien des débutants, dont je faisais partie). D’ailleurs St-Jean de Beauregard fête cette année ses 25 ans ! Leurs créateurs ont été des pionniers qu’il faut saluer. Sans eux, y aurait-il aujourd’hui ces innombrables fêtes des plantes associatives, privées ou communales qui diffusent dans toutes les régions de France « la bonne parole » ? Enfin ces Fêtes des plantes contribuent à entretenir et faire perdurer de merveilleux jardins. Pour toutes ces (bonnes) raisons nous irons fêter l’arrivée du printemps à St-Jean.

samedi 7 mars 2009

H comme hellébore orientale

Les hellébores orientales commencent à fleurir depuis deux semaines. Les tiges sont particulièrement hautes et les fleurs grandes cette année…Est-ce le froid mordant qui leur a réussi ? Ou tout simplement en prenant de l’âge les touffes deviennent-elles plus vigoureuses ? Sûrement. A propos d’hellébores faut-il ou non couper les anciennes feuilles avant la floraison ? Cette année j’ai suivi les conseils (toujours pertinents) du journaliste Didier Willery : couper à ras du sol seulement les feuilles abîmées par la maladie des taches noires. Cette maladie plus fréquente en humidité ambiante (selon l’abondance des pluies d’automne) n’est pas très dangereuse pour la plante mais nuit vraiment à son aspect. Par contre les feuilles saines protègent la souche et les boutons de fleurs contre le gel…et la pluie ! Comme quoi décidemment en jardinage il n’y a jamais de traitement radical. Toujours intervenir après réflexion, fermement mais en douceur.

mercredi 4 mars 2009

H comme hémérocalle

On choisit généralement ses variétés d’hémérocalles d’après une photo, la fleur en gros plan. Parmi les kyrielles d’espèces et de variétés (dont d’innombrables hybrides américaines) il y en a pour tous les goûts: des (très) sophistiquées en forme d’étoile frisottée ou des plus simples en trompette, proches des lys, que je préfère. Plusieurs sont remontantes : elles ont fleuri cette année jusqu’à la fin d’automne. D’autres sont délicatement parfumées (entre autres Hemerocallis lilioasphodelus au puissant parfum d’oranger…ou «Citrina», une bonne variété ancienne qui dégage le soir un parfum de citron ! ). Au Japon ce sont les boutons d’hémérocalles qu’on aime dans la cuisine sautés ou en beignets. Pourtant la première des qualités de cette vivace est d’annoncer le printemps par son feuillage très précoce, très clair qui se remarque dans les platebandes encore quasi vides ou desséchées. L’hémérocalle est fidèle et robuste à condition de la planter au soleil (ne pas hésiter à la déplacer lorsqu’un arbuste grandissant lui fait de l’ombre) et de garder son pied au frais par un bon paillis. Elle se plante toute l’année, se divise sans souci, reste indemne de maladie, fleurit généreusement avec une poignée d’engrais organique chaque saison. Pour que la plante fleurisse longtemps couper avec l’ongle avant la montée en graines les fleurs fanées : chacune dure un jour…dit-on. Mais passer une à deux fois par semaine suffira !

lundi 2 mars 2009

H comme hérisson !

Narcisse Tête à tête et crocus gargaricus entre des semis de corydalis cheiranthifolia
En prenant des photos «en jaune» j’observai juste derrière un monticule... Le temps manquant à l’automne les feuilles mortes tombées sur la pelouse avaient été à la va vite ratissées et déposées sur les platebandes. Sans doute en avais-je lancé un gros tas, comme çà, vers le fond entre des vivaces. Pas fière, je me reprochai ma négligence. Alors comme c’est justement le moment de tailler les longues tiges fanées de ces vivaces (laissées en place jusqu’à présent, elles protégeaient les souches du froid, et cette année ont été bien utiles) je commençai à dégager ces feuilles à la main. Surprise ! un hérisson dort là, tout simplement entre les épimediums. Il aurait pu choisir un des nombreux abris possibles (tas de bois, ancienne remise des jardiniers…) mais non. J’ai tout remis en place et me suis éloignée.