samedi 21 décembre 2019

Les premières fleurs d'hellébores ...bien plus tard

Le "cru" 2019 ne sera pas mémorable. Chaque automne on surveille attentivement l'apparition des premiers bourgeons au coeur des hellébores orientales. Par expérience avec les années on a repéré quels hybrides sont le plus précoces.  (cf. article du 11 novembre 2017).
La première fleur de l'hellébore x Martine Lemonnier le 11 novembre 2017
L'hellébore x Martine Lemonnier donne le "top départ" des floraisons dès novembre. Logique, cet hybride résulte du croisement d'un h.orientalis avec l'hellébore niger (très largement commercialisé pour Noël). Au jardin ici les premières fleurs de l'hellébore x Martine Lemonnier éclairent les couleurs d'automne de l'acer griseum et des épimédium grandiflorum Lilafee.  
11 novembre 2017 : les bruyères d'hiver blanches sont bien fleuries. En 2019 le 21 décembre, elles aussi commencent à peine...
Pas cette fois. A peine distingue-t-on des bourgeons sortir de terre. L'acer griseum est quasi dénudé et les épimédiums caducs entrent en repos. La floraison démarre un mois et demi plus tard donc. Tous les autres hellébores auront-ils un tel décalage début 2020 ? Qui sait? (cf. aussi les articles du 27 janvier 2008 et 3 mars 2019).
On verra! Bonnes fêtes (tempétueuses...), jardinières ou non, à chacune et chacun d'entre vous. 

dimanche 15 décembre 2019

La poésie des ruines : Scotney Castle


Tout le monde n'a pas dans son jardin les ruines d'un logis médiéval ou d'un ancien bâtiment agricole... Il n'empêche. L'aménagement de jardins dans des ruines conservées en l'état est source d'inspiration y compris pour les plus modestes, autour d'un simple "caillou", d'un bout de talus ou pan de mur - vestiges d'un monde à jamais disparu-. A l'intérieur de Great Comp Garden (Kent) une ruine est devenue ce discret coin de repos légèrement en hauteur, ménageant un autre point de vue sur le jardin, à l'écart des visiteurs.
 
Le jardin de ruines à Great Comp Garden. mai 2019
Le jardin de ruines le plus charmant lors du voyage en Angleterre en mai 2019 a investi une ancienne salle du logis primitif de Scotney Castle..... Il faut dire que l'ensemble du site est "bluffant" et spectaculaire. (Scotney Castle dans le Kent géré par le National Trust vaut un article à lui seul et j'y reviendrai).
Vue depuis les douves, la façade extérieure de l'ancien logis ruiné de Scotney Castle 
Le logis médiéval en contrebas du domaine, entouré de douves, abandonné au 19è siècle pour construire sur la hauteur l'ambitieux Scotney New Castle, est dorénavant un "jardin pittoresque".
   
Une large bordure en mélange de vivaces et de bulbes  dans l'ancien logis
A priori tout simple et sans prétention, en réalité recherché et élégant, le jardin de ruines de Scotney Castle retient l'attention des visiteurs nombreux à s'y attarder.
Une plantation" pied de mur" fait face à la large bordure.
Une grande maîtrise des jardiniers est requise pour préserver l'équilibre entre les plantes et l'architecture, réaliser les tailles des végétaux en conservant l'impression de "naturel"  alors que les grimpantes partent à l'assaut des vieux murs sans retenue.
La glycine japonaise à fleurs blanches s'apprête à fleurir
Un porche Renaissance de l'ère Tudor ouvre sur l'ancienne salle en ruines et ce jardin. La consolidation de l'étage en bois serait tout de même bienvenue...

mercredi 11 décembre 2019

Le dryopteris sieboldii : histoire de fougères (suite)

Cette fougère persistante est curieuse, reconnaissable entre toutes. Impossible de la confondre avec les autres, nombreuses et variées, de la même espèce les dryopteris (cf. article du 16 mai 2018). D'origine asiatique (Japon, Chine, Taïwan) on la croirait directement issue des temps préhistoriques.
Le dryopteris sieboldii est indifférent au type de sol, acide ou calcaire. La forme particulière de ses frondes, son aspect mat et coriace (luisant sous la pluie...), les nuances de vert grisé font toute son originalité. Elle est belle à mon avis plantée en masse et "à part" d'autres fougères : près de roches, d'un vieux mur (c'est ainsi que la recommande les producteurs des Jardins Ecoute s'il pleut). 

Son port étalé, dense (40 à 50 cm de haut à pleine maturité) en fait un bon couvre-sol. Le dryopteris sieboldii se développe par des rhizomes traçants et même si sa réputation est d'une croissance lente, sa personnalité fait qu'elle a tout de suite de la présence.
En attendant des touffes de geranium maccrorhizum Spessart joueront les "bouche-trous"
Comme elle supporte l'ombre chaude et sèche, je l'ai disposée entre des blocs tombés de l'ancien talus empierré. Elle ne tolère pas du tout le soleil, même seulement quelques heures au soleil du matin. J'ai dû déplacer un pied qui en souffrait et commençait à jaunir. Le premier été les dryopteris sieboldii ont été arrosés une fois par semaine pendant les grosses chaleurs et les pieds abondamment et constamment paillés de feuilles de chênes sèches pour maintenir une certaine fraîcheur.
A l'extrémité de la voûte des vieux camellias et rhododendrons à floraisons rouges, les dryopteris sieboldii ourleront le talus dans une scène ombragée de mêmes tonalités associant les pieris Mountain Fire, le camellia blanc,  une azalée japonaise Kurume Ward's Ruby, des epidemiums rubrumcylamen coum blancs,  geranium maccrorhizum Spessart...