lundi 29 juin 2009

Chaud, chaud !

La grâce absolue de l’hydrangea serrata Kiosumi-sawa. Un feuillage superbe nervuré de brun-roux et une floraison précoce en juin tout en délicatesse. A observer de près.

C’est maintenant qu’on apprécie les réserves d’eau de pluie faites au cours du printemps sur les descentes de gouttières….Car il faut garder l’œil et intervenir: sur les vivaces plantées ces dernières semaines, sur tous les hydrangéas... et les rosiers si on veut les garder en pleine forme. Jusqu’ici la météo pluvieuse et les engrais organiques distribués cet hiver leur ont réussi : les feuillages sont rutilants, les fleurs plus grandes et colorées.

... les sublissimes jeunes feuilles de l'hydrangea serrata Kiosumi-sawa
Mais de grâce pour vos chères plantes arrosez le matin et non le soir…. En fin de journée, stressées, recroquevillées pour résister à la chaleur, les feuilles pendantes et les fleurs flétries, elles sont incapables d’absorber cet arrosage soudain !
Contentez-vous de doucher les feuillages de celles qui aiment (les hydrangéas, pas les rosiers). Le spectacle est navrant c’est sûr mais pour le meilleur il faudra patienter et attendre le matin. Les plantes reposées par la nuit plus fraîche vont profiter pleinement de l’arrosage : un arrosage abondant au pied (10 à 20 litres pour un arbuste) qui pénétrera en profondeur.

La gaieté de l’h. serrata Kurenai : un buisson érigé et compact d’1,20m, joli dans une bordure au soleil : les fleurs virent progressivement à un magnifique rouge profond.

Si ce n’est déjà fait, entourez ensuite les plantes de tontes de gazon (non traité) sur 5cms d'épaisseur, pas plus, ou de broyat de branches pour éviter l’évaporation et garder la terre meuble. Les plantes résisteront trois fois plus longtemps. A moins que survienne la canicule un arrosage par semaine suffira….jusqu’aux pluies d’orage de l’été qui leur feront du bien et rechargeront les réserves !

Un des petits derniers au jardin l'hydrangea serrata lilacina paillé d’un épais tapis d’aiguilles de pin.

mardi 23 juin 2009

Au Jardin d’Eau


Le troisième week-end de juin, Marie Mad Jegard ouvre grandes les portes de son Jardin d’Eau, de la pépinière et de son jardin privé devant la maison. C’est «Juin chez Mad». L’occasion d’apprécier «sur pièces» dans de superbes massifs, sur les berges et dans les bassins, les belles et bonnes vivaces qu’elle a testées avant de produire et recommander. Marie Mad invite aussi chaque année quinze autres très bons professionnels qu’on est ravi de découvrir ou de retrouver. Ainsi en 2009 «Le Jardin d’Herbes» et son choix de belles graminées, «La Pépinière de l’Ile» (de Bréhat), «Campanule», «la Pépinière du Val» qui avait réalisé de jolies vasques avec des plantes alpines et de rocaille : «Pas pour vendre…pour donner des idées …».


Je venais pour la première fois. Le lieu est beau, la pépinière de Marie Mad très bien tenue, ordonnée et élégante avec le soin esthétique des détails comme du pratique et du fonctionnel. Le ruisseau coule en contrebas sous un couvert ombreux. Entre la pépinière et la maison, le jardin cloisonné par des haies taillées ou laissées libres laisse découvrir plusieurs mares et bassins, du plus petit à peine visible parmi les massifs (comme des bains d’oiseaux) à la grande mare devant la maison. Autour des pièces d’eau et dans les platebandes, la floraison des hémérocalles, des géraniums et autres vivaces de début d’été est généreuse et gaie. Marie Mad sait associer ses plantes et les présenter dans des harmonies de couleurs.


L’ambiance était décontractée, simple et «chic» à la fois. Amis, clients et voisins (ou non…plusieurs passionnés ont traversé la Bretagne en tous sens pour venir chez elle. J’en étais !) ont passé une délicieuse journée. On pouvait s’y attarder parce que Babette, encore une amie (qui tient «Clafoutis», une jolie tarterie rue Haute Voie à Dinan) proposait d’exquises tartes salées et desserts sucrés «faits maison» et de saison. Tout cela pour vous dire: vous pouvez encore cet été du mercredi au samedi l’après-midi (14h30-18h30) découvrir ce merveilleux jardin (site). Et notez sur vos agendas, l’année prochaine si vous passez du côté de Dinan le troisième week-end de juin, rendez-vous chez Mad !

samedi 20 juin 2009

2009 un très bon cru

L’été sera fruits, le printemps est fleurs. Les arbres fruitiers, on le sait, «donnent» pour beaucoup une année sur deux. Mais qu’ont cette année les arbres et arbustes à floraisons printanières ? Tous sont très, très florifères. Ont-ils enfin récupéré de la dramatique canicule de 2003 (eh! oui près de 6 ans) suivie d’une autre sécheresse puis d’hivers trop doux pour qu’ils puissent entrer en repos ? Les froides températures de l’hiver dernier leur ont été sans nul doute bénéfiques. Je ne me souviens pas avoir vu les sureaux autant fleuris. Une merveille qui embaume d’un parfum de miel chaud presque grisant. Particulièrement le sambucus nigra «Gruncho Purple» et le sureau lacinié (Sambucus nigra laciniata) qui cette année atteint le balcon du deuxième étage. Une promesse de grappes abondantes (à partager avec les oiseaux) pour une délicieuse gelée …

mardi 16 juin 2009

Un jardin à quatre mains


Ils ont ouvert à tous leur jardin ce week-end Didier et Béatrice, pour une noble cause (Jardins et santé ). Un jardin qui leur ressemble, tout en finesse, douceur et poésie. Tombés à pieds joints dans la marmite jardinière lorsqu’ils ont construit leur maison, ils ont consacré une part de leur budget (serré pourtant) aux travaux «de fond» du jardin. Le terrain était plat, la campagne ordinaire, la route à côté. Le jardin s’est blotti en creux en créant des mouvements sur les bords surélevés de 2 mètres. Plantés d’un mélange d’arbres et arbustes persistants, les talus ont rapidement formé de précieux écrans. Auprès de la maison, un bassin et sa cascade viennent tout contre la terrasse ensoleillée. On profite à chaque instant du murmure de l’eau et on peut observer libellules et grenouilles. S’il fait trop chaud, la terrasse se prolonge à l’ombre sous une pergola pour y déjeuner.


Avec les conseils de Dominique Voisin, une voisine (sans mauvais jeu de mots !), les talus ont été plantés d’arbustes élégants, de ravissantes vivaces et de fleurs simples qui se ressèment à l’envie, «juste là où il faut», remarque aussi Didier.


Sans esprit de possession ou de collection. C’est égal si le nom des plantes est oublié. A quatre mains ils composent d’exquises scènes, avec la sensibilité aiguisée de Béatrice sur les détails. C’est un jardin à fureter, avec des sentiers ombragés se faufilant parmi les végétaux devenus grands, des coins secrets, des clins d’œil (en pièces de «récup») qui racontent des histoires. Les associations de feuillages et de fleurs, les jeux de couleurs, les équilibres des arbustes taillés sont toujours justes.


Ce jardin s’invente et se réinvente : il est à maturité aujourd’hui après quinze ans. Didier songe à remplacer certains arbustes vieillissants. Il a déplacé «la bicyclette» devant la maison, reprend les fines clôtures en noisetier ou en bambou sur lesquels s’appuient les grandes vivaces (évitant qu’elles se déversent sur la pelouse ou sur le chemin), aménage de nouveaux sentiers.

En ouvrant leur jardin ce week-end, Didier et Béatrice avaient pour but de contribuer à faire connaître cette association qui associe thérapie et jardin. Leur jardin discret et généreux a émerveillé ses visiteurs et donné bien des idées. De tout cela qu’ils soient remerciés.

dimanche 14 juin 2009

Et pour quelques roses de plus


En mélange, Comte de Chambord et Narrow Water

Temps de jardin partageait avec vous en 2008, à cette même saison, le bonheur des roses… Voici celles fleuries depuis la mi mai parmi les plus belles du jardin. Des valeurs sûres recommandées, récompensées, qui n’ont qu’une exigence: être nourries (raisonnablement) d’un engrais organique une à deux fois par an (en hiver et pour les remontantes en juin) sang séché et corne broyé, fumier décomposé. Pas de traitement chimique ni de «shoot» toutes les semaines comme il arrive dans les roseraies spécialisées. Tant pis pour la vague printanière des pucerons…les prédateurs arrivent plus vite ! Un mélange de plantes aromatiques à leur pied est de rigueur (pour les plus sensibles. City of York, Albéric Barbier, Narrow Water …et d’autres n’en ont pas besoin). Les rosiers sont plantés «à l’air» (et non en situation confinée) pour la résistance aux maladies. Un dernier mot: chinez le petit ouvrage de Patricia Beucher «Les roses anciennes d’hier et d’aujourd’hui». Editions Nathan. 1993. Aucun livre sur les roses publié depuis, aussi intéressant soit-il, n’a su le remplacer.
Les premières roses Albertine

samedi 13 juin 2009

Arrêt sur images (de jardin…)

Arrêt sur images momentané … car une passion peut en cacher une autre. Grelinette, coupe-branches, sécateur et autre griffe me sont littéralement tombés des mains la semaine de l’Ascension. En bonne fille de l’Ouest Atlantique j’ai accouru sur les bords du Golfe du Morbihan (cette petite mer sans pareille) pour assister avec enthousiasme à la Semaine du Golfe. Car pour rien au monde je n’aurais «raté» cet extraordinaire rassemblement de vieux gréements. De partout ils sont arrivés, frêles esquifs ou impressionnants trois mâts pour se rassembler en «flottilles», aller de port en port et naviguer au bonheur de tous sur l’eau et sur la grève, pendant quatre jours.
Cette fête maritime, une des plus belles qui soient au monde (peut-être la plus belle et certainement la plus joviale) n’a lieu que tous les deux ans. Le spectacle est partout, on a le choix: Déambuler de port en port (une flottille différente et une fête dans chaque port d’attache, chaque soir, avec musique et chants de marins, sans manières mais en gardant les bonnes…). Côtoyer et écouter les équipages parler de leur bateau ou de leurs projets. Ou se pauser entre soi, se détendre face à la mer et tout simplement regarder passer les bateaux….Des grands, des petits, tout-petits ou très grands, tous manœuvrés à la force des bras et du vent. Des bateaux tellement élégants quelle que soit leur taille et leur âge ! Des bateaux restaurés, entretenus et bichonnés par d’infatigables passionnés. Ils étaient plus de mille cette année 2009. Un spectacle changeant de toutes les couleurs, en perpétuel mouvement, tout près. Presque des rêves d’enfants éveillés. Ou des tableaux vivants. En même temps un magnifique élan partagé, des navigateurs pour de vrai jusqu’aux matelots d’eau douce, reconnaissant à jamais le génie de la mer… et celui des marins.

jeudi 11 juin 2009

Sauvé le loropetalum chinense !

L’arbuste persistant a perdu toutes ses feuilles cet hiver et j’ai craint le pire. Encore jeune, transplanté un an auparavant, il a souffert des courants d’air glacé et des gels nocturnes qui (même en cette région atlantique et dans les parties abritées du jardin) sont descendus entre -5 et -10°. Comme son nom l’indique le Loropetalum chinense est un arbuste chinois (de l’Assam), poussant en tout sol non calcaire mais sensible au froid. Il s’étale plus qu’il ne pousse en hauteur (1,20m à 1,50m de haut). De la famille des hamamélis il en a les curieuses petites fleurs aux pétales chiffonnées (fleurs blanches et feuilles vertes sur le Loropetalum type). Cet hybride «Fire Dance» a un feuillage pourpre et de février à avril des fleurs rose tyrien ravissantes avec les tulipes de printemps…Sauf que cette année l’arbuste récupère, refait son feuillage et commence tout juste à fleurir. L’essentiel n’est-il pas qu’il soit sauvé ? J’ai eu juste à épointer, une fois le départ des nouvelles feuilles bien visible, l’extrémité des branches desséchées. Cette année ses fleurs vont accompagner les premières floraisons des hydrangéas. Et pourquoi pas ?

lundi 8 juin 2009

Fugace ou résistante l’ancolie ?

Elle a cette réputation l’ancolie, une vivace de courte vie qui se ressème…Perplexe je suis, entre la Nora Barlow, une frisottée double vert pâle et rouge (tant vantée) disparue à jamais dès la première année, et les semis renouvelés de délicates et fidèles ancolies roses, mauves et blanches qui ponctuent gracieusement les bordures (aquilegia caerulea ou aquilegia vulgaris). Quelques autres encore qui au contraire semblent prolonger leur vie, plus charpentées et hautes chaque année L’ancolie à feuillage doré (et fleurs rouge) est de celles-là ou cette hybride américaine à longs éperons plus vigoureuse que jamais. N’importe. Les ancolies vivent leur vie et je les laisse faire. Car leur légèreté et leur grâce le valent bien !

vendredi 5 juin 2009

Iris, bel inconnu….


Il a enfin trouvé sa place cet iris ancien qui fut du goût d’un jardinier (ou d’une jardinière) d’une autre génération, découvert ici en arrivant, vestige du jardin d’avant. L’iris est petit, sa floraison relativement courte, son caractère tricolore pourpre, cannelle et safran pas si facile à marier. Pourtant je n’ai jamais eu le cœur de le jeter.. Après plusieurs tentatives sans succès, en bordure, en isolé, (ne fleurit pas à l’est - trop d’ombre-, ou reste insignifiant parmi d’autres –ah ! le sublime grand iris noir-), il est cette fois magnifique en plein sud, mis en relief par un carex beige et l’origan doré. Vous savez, celui qui court, s’étale à l’envie formant un coussin rond et serré…Dorénavant je serai plus attentive et aiderai l’iris à surmonter les attaques des limaces et escargots ! A propos, je compte tester le barrage à base de pointes de lave, sans aucun danger pour les hérissons. Vous connaissez ?

mardi 2 juin 2009

Envers et contre tout ce yucca !

Ils sont fantastiques les végétaux. Gilles Clément s’en émerveille: la plante est-elle un ou plusieurs individus ? Si malheureusement nous autres pauvres humains, nous perdons un bras ou une jambe, c’est «ad vitam aeternam».Mais une plante ? J’ai observé dans mon jardin comment un très vieux pommier est ainsi «mort et ressuscité». J’avais dû couper toutes ses parties aériennes entièrement desséchées. A la base coudée du tronc (autrefois ce pommier demi-tige avait été palissé) repartait un scion vigoureux que j’ai laissé faire… C’est aujourd’hui un arbre de 4m aux jolies et bonnes grosses pommes. Et cet extraordinaire yucca ? En dépit des aléas et des accidents, il se renouvèle sans cesse. En éloge à la vie ou dragon à dix têtes ? Laissons libres à chacun ses pensées ou son imagination.