samedi 30 mai 2009

Le géranium maculatum Elizabeth Ann

Presque aussi précoce que le g.maccrocrhizum, le géranium maculatum fait partie des «valeurs sûres» de cette famille. En fleurs dès la fin avril, à mi-ombre comme au soleil, le géranium maculatum présente d’autres atouts. Un plant suffit à garnir le devant d’un rosier ou d’un jeune arbuste. Ainsi au-dessus d’une touffe arrondie et nette (50cms en tous sens) les graciles petites fleurs blanches du géranium maculatum Album annonceront-elles les premières roses ton sur ton. Les grandes feuilles très découpées du g.maculatum attirent l’attention. Davantage encore lorsqu’il s’agit de cette variété, le géranium maculatum Elizabeth Ann au spectaculaire feuillage bronze chocolat. Un fort contraste avec d’abondantes fleurs mauve bien dressées qui se renouvelleront sans cesse de la mi-mai jusqu’en juillet (à associer à d’autres fleurs de teintes proches lilas et mauve). Très rustique (originaire d’Amérique du Nord) il résiste jusqu’à -20°. Pour conserver son pied au frais (les géraniums maculatum apprécient l’humidité), penser à l’entourer d’un bon paillage. On peut le trouver bien sûr à la Pépinière de la Roche Saint-Louis.

mercredi 27 mai 2009

Premier entre tous : le géranium maccrorrhizum

C’est sans doute lui qui m’a donné le «virus» des vivaces (dès le commencement, en jardinière tout à fait débutante). Depuis le jour où Colette Sainte Beuve dans sa pépinière de Plantbessin (site) m’a mis dans les bras un cageot de plantes variées : «vous essaierez et vous verrez…». Je lui serai à jamais reconnaissante. Le géranium maccrorrhizum malgré son nom rébarbatif en latin ou en français («géranium à grosses racines») est si accommodant. Cette espèce originaire des Alpes et des Balkans, très robuste donc, s’étale par un réseau de racines souterraines. En deux ou trois ans il forme un tapis large et dense à décourager les adventices. Très facile à contenir pourtant, assez bas (40cms et 50cms en fleurs) il s’emploie en bordure comme en couvre-sol. Le géranium maccrorhizum se plait à l’ombre comme au soleil, en terrain lourd ou limoneux et « vieillit » bien sans besoin de le renouveler ou de le diviser. Persistant et velu (moyen infaillible de le reconnaître), aromatique quand on le froisse, j’apprécie aussi son feuillage pour ses couleurs feu à l’automne (surtout le cultivar Ingwersen’s Variety, fleurs rose pâle). Discret à la belle saison il ne contrarie aucune plante voisine. Si vous souhaitez des fleurs «flashie» , Bevans’s variety ou Czabor, magenta foncé et rouge, pourront vous plaire, et pour des couleurs douces, «Spessart» à fleurs blanches. L’un des plus intéressants est celui-ci, le géranium maccrorhizum Album, bien persistant, lumineux et doux, associant dans ses fleurs le blanc des pétales et le rouge du calice, vibrant de loin en un léger brouillard rose.

vendredi 22 mai 2009

First ladies

Une rapide remontée des températures (il est temps !) a suffi pour que s’accélèrent en quelques jours la formation des boutons et l’éclosion des floraisons. En petites touches d’abord avant la plénitude. Le « tour du jardin » s’impose chaque jour au moins « pour voir », même si des impératifs vous appellent ailleurs. Les ancolies et les géraniums, les iris… et ces toujours reines, les roses. Je les redécouvre d’une année à l’autre bluffée par leur grâce. Et je me presse de respirer leurs merveilleux parfums, eux jamais oubliés. Visiblement l’apport généreux de nourriture cet hiver leur profite (granulés Bochevo et sang séché). La Pénélope est plantureuse, et d’autres (des pieds de quinze ans…) ont étonnamment grandi. J’avais aussi failli l’hiver dernier supprimer un rosier rugueux à l’étroit maintenant entre des arbustes. En attendant il avait été rabattu sans état d’âme. Le rosier est reparti avec vigueur : il est déjà en fleurs et celles-ci n’ont peut-être jamais été aussi belles.

Un rosier rugosa de chez Delbard disparu depuis longtemps du catalogue.

jeudi 21 mai 2009

Shocking ? la gaieté de l’accord rose et orange sous le ciel gris….

C’est «la fin» des bulbes de printemps, l’heure du bilan… de ce qui «a marché» ou pas: les bonnes surprises (des bulbes réapparus qu’on n’attendait pas) ou les associations aléatoires. Comme les floraisons d’arbustes et de bulbes qu’on espère simultanées …mais qui selon les années, le froid de l’hiver, la pluie qui gâche tout …. Manifestement l’accord entre ces tulipes à fleurs de lis rose et orange et ce fritillaire était volontaire et osé ! Plantés en plein soleil dans un sol drainé, ils n’ont pas souffert de l’humidité hivernale. Ce fritillaire, le plus robuste du genre (aussi nommé «couronne impériale») reste facile à cultiver. Les tulipes à fleurs de lis, longues et à fortes tiges, sont bien proportionnées. Une vraie réussite qui met en joie sous un ciel gris et plombé.

mardi 19 mai 2009

Est-il ou n’est-il pas un rhododendron luteum ?

Pas question de renier totalement mes anciens à priori sur les rhododendrons. Mais les rhododendrons caducs ont toujours fait exception. Les somptueuses azalées hybrides (depuis ma première visite au Bois des Moutiers en Normandie) et quelques espèces aussi : d’abord le rhododendron luteum que j’apprécie pour son port léger et ses fleurs en bouquets jaunes et très parfumés. Bien nourri il s’est développé en quelques années sur 2m de large et 1,50m de haut. Et depuis que j’ai éclairci l’érable qui l’ombrage il fleurit davantage. Mais ce rhododendron admiré dans un jardin d’Irlande est-il un r.luteum ? J’ai le doute par son manque de parfum et cette touche rouge bronze pointant à la base des fleurs.

dimanche 17 mai 2009

Un érable en guise de rideau

Du Japon ou d’Amérique.. ou simplement de Montpellier (acer monspesullanum) les érables font l’unanimité. La spécialiste Jelena de Belder les tenaient pour le genre aux plus belles espèces, et si variées ! Des arbres magnifiques en tous points et toute l’année, à voir de loin (leur silhouette, des couleurs extraordinaires à l’automne, le port des branches) ou de très près (le dessin gracile de la feuille qui se déploie, puis des fleurs ou des fruits. Et l’écorce bien sûr.. ). Suivant mon conseil, une amie a planté un petit érable en bac (acer davidii) sur son balcon parisien. Elle s’émeut depuis chaque jour le nez à la vitre. L’été il formera un joli rideau…Tout comme ci-dessus, à une autre échelle, cet acer japonicum vitifolium ou aconitifolium(?) sur la façade est de Bantry House.(Irlande).Les érables japonais se taillent très facilement(…puisqu’on en fait des bonzaï…). J’interviens sur le mien deux fois par an, un acer palmatum type planté en pleine terre sur le pignon, pour continuer à en profiter sans occulter une fenêtre (En quinze ans il a atteint 8m). Un conseil : évitez de craquer sur les superbes variétés de a.palmatum (trop sensibles à un virus, le redoutable Verticillium) et prenez votre temps pour choisir…

mercredi 13 mai 2009

Nostalgie, quand tu nous tiens…(au potager )

Les potagers sont à la mode. Pourtant il en est qui disparaissent au fur et à mesure de la fatigue du jardinier, comme mon voisin Maurice contraint peu à peu de réduire puis d’abandonner à plus de 93 ans. Ou d’autres à l’arrivée des nouveaux habitants : l’ancien potager devient jardin d’ornement (je plaide coupable). Il en subsiste encore, de quoi se comporter en voyeurs avec délice et nostalgie. Nostalgie de souvenirs d’enfance (ou non), de périodes révolues «l’avant ou l’après-guerre», connues ou pas connues, selon les générations. Les potagers rentrent dans l’histoire (A lire la remarquable plaquette «Du potager au gazon chéri. Petite histoire de nos jardins de banlieue» Cahiers de la Maison de Banlieue et de l’architecture. Athis-Mons. Essonne). Les potagers renaissent, sous d’autres formes. Carrés de «bobos» ou d’écolos, de grands chefs ou de châteaux, mais aussi jardins familiaux et jardins partagés. L’essentiel n’est-il pas que tout le monde soit au jardin ?

dimanche 10 mai 2009

« J’aim’(ais) pas les rhododendrons »

Jusqu’à ce que…je reste fascinée devant ces grandes espèces importées au début du 20ème siècle d’Himalaya (et autres régions….) sur commande de jardiniers passionnés des îles britanniques. Ces rhododendrons plantés dans des conditions paradoxalement proches de leur milieu d’origine (hivers doux et étés humides) en sous bois, abrités des vents par de grands pins et feuillus sont partis à l’assaut des arbres pour atteindre avec le temps des dimensions prodigieuses…compte tenu de la lenteur de leur croissance. «1,20m à 1,50m en dix ans»…nous promet-on dans les catalogues. Jusqu’alors je n’avais pas remarqué la variété des formes et dimensions de leurs feuilles, l’aspect duveté, argenté ou bronze du revers. Pas davantage le caractère «gorgeous» des floraisons (par la densité et l’ampleur), ni la silhouette et l’écorce magnifique (du rhododendron thomsonii ?°). En avril les premiers rhododendrons fleurissaient dans les jardins d’Irlande. Certains même achevaient de fleurir, se déversant en tapis de toute beauté. J’aime ainsi les rhododendrons. Saurai-je convaincre d’autres récalcitrants ?

Rhododendrons, magnolias et azalées au Derreen Garden
, devant Kilmakillodge Harbour près de Lauragh. Presqu'île de Béara.

vendredi 8 mai 2009

Les jardins d’Ilnacullin

Et de un, et de deux, et de trois ! Les jardins d’Ilnacullin sont l’un des trois jardins de la baie de Bantry à ne pas manquer (et de loin les plus renommés) . Ces jardins résultent du pari audacieux lancé par un passionné d’architecture et d’horticulture, Annan Bryce, en 1910. Sa veuve puis son fils poursuivirent les travaux jusqu’au legs à l’Etat irlandais dans les années 50. Le climat certes s’y prêtait, au creux le plus abrité de la baie. Et le site, une petite île de 15ha toute proche du rivage faisait rêver (l’île de Garinish, en gaélique l’île voisine). N’empêche ! C’était «un caillou» comme en témoignent les photos de l’époque. Les travaux furent dantesques. Aujourd’hui c’est une île jardin avec d’immenses arbres et arbustes ornementaux directement importés d’Orient et de l’hémisphère sud. Qu’on ne s’y trompe pas : le jardin est très structuré. Axes et perspectives, déclivités du terrain, la roche qui affleure de place en place, tout souligne le paysage : un jardin dessiné par Harold Peto, architecte et jardinier-paysagiste, (auteur de jardins classiques "à l’italienne"... en Grande-Bretagne…et dans le sud de la France), complice de Annan Bryce. Ces créateurs étaient certainement très sensibles à l’originalité des floraisons et à la couleur. Elles s’y succèdent de mois en mois dans toutes les parties des jardins. Les végétaux ont atteint avec l’âge des proportions fantastiques : on peut y admirer comme nulle part ailleurs des plantes introduites depuis dans nos jardins. Les jardins d’Ilnacullin sont ouverts tous les jours du 1er mars au 31 octobre. Un bateau vous y conduit en quelques minutes depuis le village de Glengarriff (un attrait de plus à la balade).

mercredi 6 mai 2009

Bamboo Park à Glengarriff (Irlande)


Ne pas se méprendre sur le nom ni sur les chiffres superlatifs «plus de 10 variétés de palmiers, de fougères, et 30…de bambous» (ou se laisser rebuter par le portail japonisant à l’entrée) qui en feraient reculer plus d’un. Bamboo Park est un lieu magique. Sans nul doute le Douanier Rousseau l’aurait aimé. Sur la côte sud-ouest de l’Irlande, au fond de la baie de Glengarriff, un couple de français a réinvesti une maison à la varangue créole et ouvre depuis 2000 la visite de son très grand jardin. En quelques pas, Bamboo Park projette ses visiteurs sous les tropiques loin des montagnes arides et rocheuses de cette région côtière. L’accueil est chaleureux, attentif (et en français, of course !). L’exubérance des végétaux de l’ «Old Garden» et du parc masque d’abord les vues sur la mer que l’on devine proche. Les allées y conduisent doucement en passant le long de la maison. L’on est même prié de les emprunter et de s’approcher : un petit panneau rappelle que les abords de la maison ne sont pas privés ! (une exception…). C’est un enchantement. Le lieu conserve les traces du premier jardin de Lady Ardilaun planté au début du 20ème siècle et conserve parmi les grandes plantes exotiques de fantastiques rhododendrons. Des sentiers longent la côte et la promenade s’y prolonge jusqu’à des promontoires. De là l’on peut à sa guise rester face à la mer et profiter des vues superbes sur la fameuse baie…

dimanche 3 mai 2009

Un jeu de briques pour aromatiques

Les plantes aromatiques se comportent certaines en «herbes folles». Voici une idée simple pour les tenir à l’œil et les contenir raisonnablement (vue dans le Potager de St-Jean de Beauregard). Ce jeu de briques est somme toute facile à mettre en œuvre, simplement posées à plat sur le sol ou par-dessus des barrières enfoncées en terre à la verticale (anti bambous par exemple ou planches de bois imputrescible) pour éviter le débordement des racines (ah ! les menthes….)

vendredi 1 mai 2009

L’Italie sous le ciel irlandais : Bantry House gardens

Une ballade irlandaise réserve bien des surprises. Dont celle-ci: la visite des jardins de Bantry Bay House, manifestement inspirés par les jardins italiens. Après une longue période d’abandon, ces jardins et l’immense maison (que l’on visite aussi) ont été restaurés ces dernières années par une famille qui a relevé le défi. Comme toujours en Irlande, l’implantation de la maison et des jardins avait été choisie avec le plus grand soin. Avant de les créer au fond de la baie de Bantry leur créateur avait beaucoup voyagé en Europe. L’unité du lieu, des matériaux, du style est évidente. Vers l’est les jardins s’élèvent en 7 terrasses. Au sommet l’on admire la magnifique Bantry Bay. Au sud le jardin se prolonge dans une prairie par-delà la balustrade. Et la façade principale fait face à la mer. Le charme opère…on peut même prendre le thé sur la terrasse abritée de la maison.