mardi 31 octobre 2017

Ces lumineux saxifrages japonais

Journée "Portes ouvertes" et expo-vente l'autre week-end à la pépinière "Sous un arbre perché"  (à quelques encâblures de la côte nord Bretagne entre Morlaix et Guingamp). Une précieuse opportunité : chacun a pu observer en détails les variations des différents saxifrages fortunei cultivés ici. Tous sont si lumineux et vifs qu'un seul plant éclaire une zone d'ombre. En tapis ils créent une scène très colorée presque à contre-temps des ambiances automnales. Plusieurs hybrides ont toutes les qualités pour enchanter ceux et celles qui aiment le rose.  

Pour ma part j'ai choisi le saxifrage fortunei Blackberry & Apple Pie aux fleurs blanches, feuilles et tiges piquetées de rouge, un bon compromis dans une scène naturelle. Et j'ai associé au jardin un plant du saxifrage fortunei tout simple rose très pâle au feuillage de l'hydrangea serrata Water Sapphire qui a pris depuis un bon moment de sublimes teintes orangées (cet hydrangea a vraiment besoin de lumière pour bien se colorer à l'automne...mais d'ombre en plein été. Un sureau le protège et comme cet arbre perd tôt ses feuilles...). J'ai regretté ensuite d'avoir hésité devant le saxifrage fortunei var.incisolobata Setomidori aux fleurs abondantes vert tendre (primé par la SNHF en 2011 et prix des collections à Courson en 2014). Ce n'est que partie remise.  
On a tout lieu de se réjouir de la relève assurée par les nouvelles générations de pépiniéristes. En l'espèce (sans jeu de mots...) les passions et la ténacité de Fabrice et Olivier ont reçu la récompense du label Collection nationale pour les hydrangeas serrata, pour les hydrangeacées (des vivaces de la même famille que les hydrangeas) et pour les saxifrages qu'ils ont rassemblés, certains créés, présentés in situ en sous-bois à l'entrée de la pépinière.  Parmi les nombreux hydrangeas serrata, ils cultivent le Woodlander que je recherchais depuis si longtemps. J'ai aussi découvert grâce à eux cette année les cardiandra (une hydrangeacée). Mais ceci est une autre histoire...ou plutôt sera l'objet d'un futur article.

mercredi 18 octobre 2017

Le saxifrage Wada plus "à la mode"? Dommage...

Un méritant ce saxifrage japonais. Dans son milieu d'origine il prospère sous de grands arbres caducs, en sol neutre ou acide, frais et bien drainé, enrichi naturellement chaque année par le terreau de feuilles. Présent de longue date dans mon ancien jardin il a fait partie des transplantés, l'appréciant beaucoup à la fois pour les couleurs recto-verso de son feuillage (vert bronze/olive et rose/rouge bordeaux) et la délicatesse de ses fleurs en grappes d'étoiles blanches capables d'éclairer à elles seules un coin (et un jour...) sombres en automne.  Je l'ai maltraité ici plusieurs années, m'obstinant à l'installer dans un talus (où l'humidité régulière dont il a besoin n'était pas garantie). Il s'est affaibli et j'ai douté de son avenir.  Déplacé en fin d'été non loin d'un hydrangea serrata Mont Aso il s'est refait une santé en quelques semaines et je ne doute plus qu'il retrouve progressivement son envergure (0,50x0,50cm). On peut l'affirmer robuste et de longue durée!

Pourtant il ne figure plus que rarement aux catalogues de vivaces, (sous un de ses deux noms saxifrage fortunei "Wada" ou "Wada's Form") au profit du plus flashy "saxifrage cortusifolia Black Ruby"  (d'une autre espèce), fleurs rose intense sur un feuillage pourpre noir ou d'hybrides sophistiqués cultivés en pot dont sont très friands les japonais. J'attendrai donc (un certain temps...) pour le diviser.

samedi 7 octobre 2017

Comment dites-vous, Isodon?..... (ou Rabdosia japonica) ssp shikokianus

Cette vivace d'origine japonaise de la famille des Lamiacées (Labiacées) a été une découverte du printemps 2017 sur une fête des plantes. Stéphane Bellec en était enthousiaste : une plante "facile", tolérante au froid (z.6 en rusticité). J'ai suivi à la lettre ses conseils avertis et l'ai planté à la mi ombre, en sol frais, curieuse de sa floraison très tardive (pas avant octobre). Mais l'isodon ssp shikokianus n'a jamais donné de signe de fatigue. Je l'ai rapproché d'une autre japonaise appréciant la fraîcheur, un hydrangea (qu'il faut de toute façon surveiller et arroser en tant que besoin). Vigoureux l'isodon a occupé en une saison un beau volume de quasi 1m en tous sens, avec de longues tiges très évasées et un feuillage léger dentelé, discret l'été, ne volant pas la vedette au sublime hydrangea Odoriko Amacha voisin.  Et donc j'ai attendu, curieuse de sa floraison automnale. Le feuillage s'est éclairci en même temps qu'apparaissaient les fins boutons à fleurs: ils s'ouvrent maintenant en grappes de minuscules fleurs d'un bleu mauve et violet inimitable.
 

 
 Ce genre m'était jusqu'à présent totalement inconnu et je ne saurai dire les différences avec le  isodon longituba, ailleurs commercialisé. Se documenter n'est pas simple. Pour leur part Maxime et Aurélie Van De Sande de la pépinière Vert ' Tige (22) cultivent plusieurs isodons inscrits à leur catalogue en ligne. Dans son ouvrage de référence "Cultiver les plantes de Chine et du Japon" (éditions Ulmer. 2012) le botaniste Cédric Basset consacre aux isodons une pleine page et son formidable  site web www.asianflora.com les détaille en photos......A la pépinière des Avettes (71) qu'il a créé après ses grands voyages il en propose 8 différents. A suivre...



 

dimanche 1 octobre 2017

Un grand "pro", passionné...et responsable


Devant le stand de Stéphane Bellec ce week-end à Kerplouz (Auray-56), une présentation de succulentes rustiques ou "plantes grasses vivaces" attirait inévitablement le regard par la maîtrise et la grâce de sa composition. Très inspirante pour une vieille auge en pierre délaissée trouvée dans le jardin en arrivant (percée heureusement). Ce producteur enthousiaste vous fait toujours connaître de belles découvertes, insatiable qu'il est. Tout petit déjà il collectionnait les vivaces en un temps où en France l'engouement n'était pas encore. Il a voyagé au bout du monde, s'émerveille de l'extraordinaire diversité des plantes dans la nature et de leurs capacités d'adaptation aux conditions les plus extrêmes, récolte des graines, expérimente, teste l'acclimatation...avec la plus grande prudence. Car il ne s'agit pas d'introduire des plantes qui s'avéreraient ici invasives. Il a trop vu au Chili les conséquences néfastes de l'introduction de plantes par les Européens à l'époque de la colonisation. Et donc il supprime beaucoup, retient peu, mais les plantes qu'il vous recommande, des valeurs sûres, ne déçoivent jamais.
Dans le même temps Nathalie Bellec binôme de ce couple discret de pépiniéristes était ce week-end au château de la Bourbansais (35).  Ils seront au Domaine de Ker Hir à Trédarzec (22) le dimanche 8 octobre, au château de Pommorio (22) les 28-29 octobre, à Kervignac (56) le 5 novembre. Autant de chances pour vous si vous êtes en Bretagne de les rencontrer.