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lundi 14 septembre 2020

wilsonii, wilsonii...qui étiez- vous Monsieur Ernest Henry Wilson ?

C'est simple d'aimer les plantes, ...difficile de garder leur nom en mémoire, d'en comprendre le sens et l'origine. J'étais intriguée par ce "wilsonii" maintes fois mentionné et j'ai cherché. "Wilsonii" rappelle Ernest Henry Wilson, un personnage hors du commun auquel nous, jardiniers et jardinières d'aujourd'hui devons beaucoup.
Pendant vingt ans au début du 20ème siècle Ernest Wilson a voyagé dans d'innombrables pays en Asie, Australie, Nouvelle Zélande, Inde, Ceylan, Afrique pour établir des contacts avec des jardins et des botanistes. 
Sa première expédition vise à retrouver le davidia involucrata décrit par le père David. Puis l'Arnold Arboretum de Harvard (USA) lui demande de rapporter des graines et boutures de plantes issues des zones tempérées de la Chine.
Une vie d'aventurier explorateur enthousiaste et inlassable. En 1927, il sera nommé "Plant Hunting", chasseur de plantes, et connu aussi du surnom "the chinese Wilson".
Récemment encore un un journal canadien (le Soleil. 11 août 2016) le désigna comme "l'Indiana Jones" de la botanique (*). 
 
Ernest Wilson a introduit aux USA et en Angleterre à peu près 1200 espèces d'arbres, + de 1000 espèces d'arbustes, + ou - 100 000 herbacées, sous forme de graines, bulbes, boutures ou plantes. Il fit des milliers de photographies. De quoi donner le vertige...
Parmi toutes ses découvertes, plusieurs plantes nous sont familières: le kolwitzia amabilis, l'actinidia, le lys royal (lilium regal) découvert dans une vallée isolée entre le Sichuan et le Tibet. Et encore l'acer griseum, la clematis montana, clematis armandii, le rosier hugonis (un de mes préférés), la rosa helenae (dédiée à sa fiancée), l'heptacodion jasminoides...
 
Cela se complique car Ernest Wilson n'a pas découvert toutes les plantes dénommées "wilsonii". Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les plantes sont rarement découvertes par le personnage auquel leur nom est associé ; elles sont baptisées en leur honneur. Ainsi 60 espèces et variétés de plantes d'origine chinoise portent son nom : acer wilsonii, berberis wilsoniae, euonymus wilsonii etc, etc... 
(*) Sur la vie aventurière de E.H.Wilson cf. les sites web de Kew gardens et Le Soleil. article du 11 août 2016
  

dimanche 9 août 2020

Elles bloguent, ils bloguent, nous bloguerons

Une période si troublée ce printemps jusqu'à l'été, du confinement au déconfinement, qui éloigne de l'envie et du coeur au blog. Le jardin est magnanime (encore que les périodes de sécheresse ne pardonnent pas l'absence) et "s'est débrouillé" vaille que vaille. 
Le styrax japonica planté à l'automne 2014 s'est révélé vraiment "costaud" dans ce terrain acide et très filtrant. Il accélère sa croissance depuis l'année dernière et dans un an je commencerai à admirer en mai sa ravissante floraison...par en-dessous. 
Tant pis si le désherbage insuffisant n'a pu contrôler l'expansion délirante et la ténacité de la violette des chiens (viola canina) partout dans les massifs. J'ai pourtant de grandes satisfactions (dans ce qui n'est pas un jardin, je le répète), un site boisé naturel jardiné plutôt. Il est bien moins fleuri, de roses, de vivaces... que mes anciens jardins de Nantes et du Lot. 
 
L'hydrangea aspera Rocklon planté en 2013, après avoir souffert de l'hiver 2017, dépasse maintenant allègrement 2m x 2m. Depuis l'année dernière ses fleurs sont très grandes, nombreuses et "tiennent" longtemps à l'automne
 
L'hydrangea aspera Rocklon en début de floraison
Quoi qu'il en soit, il connait sa première maturité : après 6 ans de plantations, les arbres et arbustes ne sont plus de simples piquets ou "manches à balais". Les structures se dessinent, les volumes apparaissent.
Je suis émue par la hauteur atteinte aujourd'hui par les pieris japonica Forest Flame sauvés à mon arrivée en 2012 ou par la résistance et l'ampleur prise en peu d'années par les azalées daviesii dans cette terre pas vraiment fraîche. 
Parmi les quelques vivaces transplantées, les grands asters ericoides, lateriflorus, Marina Wolkonsky...appréciés des insectes en arrière saison estivale, cernent le carré du "mini-potager" 
Les géraniums vivaces (lorsqu'ils ne sont pas broutés par les chevreuils) et les heuchères se sont bien adaptés. Ici Patricia utilisé avec parcimonie, presque un peu "flaschie" dans ce site 
Mais les messages jardiniers laissés sans réponse me désolent et ces billets de Tempsdejardin tels des bouteilles à la mer espèrent des jours meilleurs. Les rencontres entre jardiniers et jardinières, dans les associations, sur les fêtes des plantes... ont aussi tellement manqué. Dans ce contexte les blogs sont un lien précieux. Donc elles bloguent, ils bloguent, nous bloguerons...
La couleur est offerte par les feuillages. Le stachyurus vire au rose tyrien dès le plein été. 

samedi 9 mai 2020

Digitalis purpurea et d'autres, parmi les vagabondes

Laissons venir et prospérer ces vagabondes... provisoirement ou non. Commodes pour combler un "vide"le temps que nos plantations s'étoffent, elles apportent aussi un contraste de volume ou de feuillage inattendu, irréfléchi, si juste! là où on n'y aurait pas pensé. 
Dans la coulée des hydrangeas, les fragiles ombelles blanches du conopode dénudé (ou noisette de terre) éclairent le massif entre les arbustes déjà en boutons et les jeunes frondes des fougères (ici polystichum munitum)
Mêler les plantes introduites (arbres, arbustes, vivaces) aux plantes indigènes sans trahir "l'esprit du lieu" est une joie profonde que m'offre le jardinage dans ce site en pleine nature. Influencée c'est sûr par le paysagiste Gilles Clément, depuis son exposition Le Jardin Planétaire à la Villette (il y a longtemps en 1999 : cf les vidéos en ligne sur Youtube), ses livres, ses expérimentations avec les élèves du lycée agricole Jules Rieffel (St-Herblain. 44) et la visite avec lui de son jardin dans la Creuse (quelle chance!), j'ai mis à profit si j'ose dire nombre de ses points de vue et pratiques.
Un chèvrefeuille des bois (lonicera peryclimenum) s'est glissé subrepticement dans un grand rhododendron. Il a fleuri l'été dernier et je le laisse, pour le moment, se développer. 
C'est bien un jardin en mouvement, non seulement parce qu'il est jeune (premier anniversaire qui compte cette année : 5 ans ! les plantations de structure sont terminées), aussi parce qu'il offre le plaisir de l'inattendu. Mais ne nous y trompons pas : car Gilles Clément en faisait la remarque quand nous descendions son vallon à Crozant : "Vous ne trouvez pas cela drôle, quand on fait un jardin on commence par beaucoup planter, ajouter...pour ensuite passer son temps à supprimer..." 
Certaines plantes disparaissent d'elles-mêmes. Les digitales pourpres bisannuelles (plantureuses cette année, grâce aux pluies abondantes et répétées?) sont par nature provisoires. D'ailleurs je ne les laisse pas fleurir partout, question chromatique!. 
Les digitales pourpres (digitalis purpurea) ont judicieusement occupé cet espace avant que j'augmente le nombre de thalictrums 
Par contre les semis des fougères seront précieusement laissés en place ou transplantés à l'automne. 
Un semis spontané de fougère scolopendre (asplenium socolopendrium) incrusté au pied du talus empierré. Ses jeunes frondes font merveille derrière celles toutes jeunes de la dryopteris wallichiana
Et je réduirai fortement les envahisseuses après floraison : saxifrage stolonifera, consoude Hidcote Blue...
A l'ombre du magnolia liliiflora, le saxifrage stolonifera que j'aime beaucoup a néanmoins trop pris ses aises : il colonise frénétiquement, envahit le coeur d'hellébores, les geraniums phaeum Lily Lovell et Walkure... et le pied de l'hydrangea serrata Shirahuzi avec lequel il est arrivé ici incognito depuis mon ancien jardin nantais. 
Après sa ravissante floraison, un arrachage méthodique du saxifrage stolonifera s'impose. L'objectif: l'écarter des hellébores et le contraindre en lisière. 
Je supprimerai totalement sans état d'âme l'ajuga reptans purpurea. Choisi pour figurer dans la séquence pourpre (parce qu'ici la simple bugle rampante est spontanée) un seul plant qui avait végété et quasi disparu pendant 5 ans s'est mis en 2 saisons à s'étaler et envahir toute la bordure. Trop c'est trop ! 
L'ajuga reptans purpurea étouffe les jeunes semis spontanés de corydalis ophiocarpa, des geraniums pyraneicum Bill Wallis, pulmonaires Majesté, etc, etc...). Même pas en cadeau!

samedi 7 mars 2020

Herbe à la vierge, Nombril de Vénus, de petites précieuses

...pas du tout ridicules. Elles viennent s'installer toutes seules lorsque les conditions s'y prêtent, quelquefois en des lieux inattendus, toujours judicieux. Pour cela aussi prendre le temps d'arracher consciencieusement les lierres qui, années après années, avaient envahi murets de pierres, talus, couvert des arbustes, s'avère gratifiant. L'essentiel est de leur laisser la place.
Au pied du grand noisetier entre le lierre et d'innombrables semis de chênes est apparue, d'abord timidement, l'Herbe à la vierge (stellaire holostée), repérée par ses petites fleurs en étoile très blanches. Elle fleurit ici avant même le début du printemps, en mai-juin habituellement. Son nectar est apprécié des abeilles et des oiseaux et elle est aussi nommée "langue d'oiseau" (*)
De longues tiges raides et cassantes (difficiles donc à désherber à posteriori...) aux feuilles très fines filent sur le sol. Dense, persistante, la plante s'étale et forme un tapis serré, presque un couvre-sol. Appréciant la mi-ombre et signe d'un sol riche, la stellaire holostée profite ici de la décomposition des feuilles du noisetier et d'un chêne sous lesquels elle a décidé de s'installer.  "Partie de rien" elle couvre maintenant plus d'1m2. 
Les narcisses pseudonarcissus, sceaux de Salomon et nivéoles d'été qui apparaissent un peu plus tard n'en sont pas gênés. Et comme elle fleurit en même temps que les primevères, devant le petit corylopsis pauciflora, cette première scène printanière toute simple me ravit.  
 
L'Herbe de la vierge commence à se faufiler plus loin entre les semis de primevères nombreux cette année (conséquence d'une météo très pluvieuse?)
Le minuscule feuillage très découpé du conopode dénudé (conopodium majus) annonce lui une jolie floraison en ombelles blanches au mois d'avril
J'espérais aussi le Nombril de Vénus (umbilicus rupestris) ou Ombilic des rochers. Ordinaire et répandu dans tout le sud-ouest de l'Europe, le Nombril de Vénus se fait pourtant bien remarquer. 
Cette petite vivace succulente au feuilles toutes mignonnes et si particulières (en creux, d'où vient ce surnom), d'un vert frais luisant l'hiver, est réjouissante. Elle se plait en sol acide et bien drainé, au soleil ou à mi-ombre, dans la pierraille, dans les anfractuosités.. 
Il y avait ici sur le muret d'arrivée un seul plant minuscule que le lierre n'avait pas réussi à étouffer. Le résultat dépasse en quelques années mon espérance.
Le Nombril de Vénus sera joli aussi en fin de printemps lorsque s'élèveront ses tiges florales, hautes et effilées, tout en nuances, blanc crème, vert pâle ou rosé. Et qui sait, si le printemps est sec et ensoleillé (?), les feuilles passeront au rouge.
Un jardin en miniature :le Nombril de Vénus, une modeste mousse et une fougère qui vient se glisser entre deux pierres
(*) Pour identifier à coup sûr la stellaire holostée, cf. le blog tout en images d'une botaniste Vanette. Des photos claires, attrayantes et bien légendées : notesdeterrain.over-blog.com

samedi 29 février 2020

Des belles hellébores orientales (hybrides!)

Vous connaissez ma préférence, assumée, pour les espèces végétales en général... Je me méfie des hybridations, pour certaines peu stables, et des effets de la "nouveauté". D'ailleurs certaines créations disparaissent vite des catalogues, remplacées par d'autres, etc. Peut-être aussi parce qu'hybrider pousse à rechercher une sophistication extrême, parfois à jouer "les apprentis sorciers". 
Une vigoureuse hellébore x hybridus White Lady Spotted obtenue par Gisela Schmiemann en Allemagne. Superbe en lisière des bruyères d'hiver, sous le couvert du magnolia liliiflora qui commence à fleurir

En fait les hellébores dites "orientales" rassemblent un groupe nombreux d'espèces différentes, originaires des Balkans (ex-Yougoslavie), nord-est de la Grèce et de la Turquie, Caucase : orientalis mais aussi atrorubens, guttatus, multifidus, purpurescens, viridis... Un groupe compliqué d'autant que plusieurs s'hybrident entre elles. De quoi s'y perdre. Humblement je rends donc hommage et je renvoie aux spécialistes, aux pionnières : Martine Lemonnier en France (cf. article du 21 décembre 2019),  Elizabeth Strangman en GB, Hellen Ballard en Allemagne... 
L'hellébore Wilgenbroek Slaty Blue, bleue ardoisée et veinée
L'hellébore orientalis est celle qui s'hybride et se ressème le plus facilement. Mes deux premières hellébores en sont issues : "Atrorubens" (non pas l'espèce mais une ancienne forme d'orientalis subsp. abchasicus,apparemment connue depuis le 19ème siècle - trop compliqué pour moi, j'abdique! -) et une orientalis blanche. Ces 2 hellébores se sont effectivement multipliées et croisées à ma grande joie dans mon ancien jardin.
 
 L'hellébore Abigail généreuse, très foncée quasi noire
Mais, mais, mais, ....arrivée ici avec quelques pieds transplantés sans difficulté en avril 2012 (ils se sont eux aussi ressemés depuis sans craindre l'acidité du sol), j'ai "craqué" ensuite sur plusieurs hybrides à fleurs simples d'obtenteurs et producteurs belges : Wilgenbroek Slaty Blue, de Winter Angels une noire Abigail (cf.article du 3 mars 2019) et Anna's Red (rouge) aux pieds bien vigoureux, précoces et florifères.  Comme quoi une fois de plus il ne faut jamais dire: "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau". 
  Une hellébore double, la seule du jardin, me fait aussi mentir... 

samedi 21 décembre 2019

Les premières fleurs d'hellébores ...bien plus tard

Le "cru" 2019 ne sera pas mémorable. Chaque automne on surveille attentivement l'apparition des premiers bourgeons au coeur des hellébores orientales. Par expérience avec les années on a repéré quels hybrides sont le plus précoces.  (cf. article du 11 novembre 2017).
La première fleur de l'hellébore x Martine Lemonnier le 11 novembre 2017
L'hellébore x Martine Lemonnier donne le "top départ" des floraisons dès novembre. Logique, cet hybride résulte du croisement d'un h.orientalis avec l'hellébore niger (très largement commercialisé pour Noël). Au jardin ici les premières fleurs de l'hellébore x Martine Lemonnier éclairent les couleurs d'automne de l'acer griseum et des épimédium grandiflorum Lilafee.  
11 novembre 2017 : les bruyères d'hiver blanches sont bien fleuries. En 2019 le 21 décembre, elles aussi commencent à peine...
Pas cette fois. A peine distingue-t-on des bourgeons sortir de terre. L'acer griseum est quasi dénudé et les épimédiums caducs entrent en repos. La floraison démarre un mois et demi plus tard donc. Tous les autres hellébores auront-ils un tel décalage début 2020 ? Qui sait? (cf. aussi les articles du 27 janvier 2008 et 3 mars 2019).
On verra! Bonnes fêtes (tempétueuses...), jardinières ou non, à chacune et chacun d'entre vous. 

dimanche 3 mars 2019

En jaune et noir aussi ( les hellébores orientales)

Comme beaucoup d'entre nous (on en admire chaque année les photos sur les blogs amis), j'ai d'abord découvert les hellébores orientales de couleurs pourpres (au feuillage pourpre ou vert), les blanches et celles de toutes nuances de roses (les miennes sont des hybrides spontanés d'une h. pourpre et d'une blanche). Des hellébores mouchetées (dénommées "guttatus"), les "picotee" (au liseré des fleurs plus coloré) etc...... C'était il y a  plus de vingt ans et je ne m'en suis jamais lassée.
Quelques années plus tard, admirant pour la première fois des hellébores ardoisées (au Jardin remarquable du Plessis Sasnières, au nord-ouest de Blois), j'ai compris qu'il était possible de composer plusieurs harmonies différentes.
 Une hellébore noire Abigail de la pépinière belge WinterAngels. Kwekerij Verboom. choisie en fleurs à St-Jean de Beauregard avril 2018
L'occasion était trop belle ici avec la floraison précoce du cornus officinal. La composition s'étoffe maintenant : ont été réunies aux alentours du cornus officinalis et d'un rhododendron yakushimanum flava (qui fleurira plus tard du même jaune pâle) trois hellébores jaunes - dont une à coeur rouge - deux hellébores noires et une hellébore Slaty blue, plutôt ardoisée, issue de l'hybridation de l'h.torquatus.  
Le cornus officinal filtrera la lumière au-dessus du massif pendant l'été
Chaque pied d'hellébore est de provenance différente ce qui permet des variations (et aiguise l'observation) : hauteur des tiges, taille des fleurs, velouté des pétales noirs...
J'attends la floraison de leurs premiers semis, peut-être dans deux ans (?) sans savoir ...à quoi m'attendre.
Une hellébore jaune très pâle à coeur d'anémone vert provenant du Jardin de Vastérival
En réalité celles qu'on nomme "hellébores orientales" regroupent plusieurs espèces dont l'hybridation qui fut d'abord naturelle est peut-être sans fin... Toutes les espèces proviennent des mêmes régions : Balkans, Croatie, Grèce du nord... Les pourpres peuvent être issues d'h.purpurescens ou d'h.atrorubens, les jaunes ont de l'h.odorus "dans les veines", les noires de l'h.torquatus disais-je. De quoi en perdre son latin.  
 Je laisse en cette saison à leur pied de nombreux arums italicum spontanés (avant de les enlever plus tard à l'aide d'une gouge à asperges). Le feuillage bien vert des arums rehausse le noir des hellébores. 
Des epimedium x versicolor sulphureum forment la bordure. Je garde aussi précieusement son feuillage, très pourpre en cette saison, avant de l'éclaircir lors de sa pleine floraison. 
 
Par contre je n'ai pas gardé l'epimedium pinnatum Black Sea dont le feuillage hivernal ne s'est pas plus coloré ici que le classique e. x versicolor  sulphureum et dont les fleurs étaient d'un curieux mélange jaune et rose orangé. De plus son feuillage sur des tiges plus lâches se tenait moins bien comme couvre-sol.  
Le tout s'accompagne de quelques hellébores pourpres de mon ancien jardin et d'un semis spontané de geranium phaeum (aux feuilles bien tachetées...de noir) qui s'est glissé entre les plants.
 Cette nouvelle hellébore noire : de petites fleurs sur des tiges très hautes
Au bord du chemin le massif jaune pâle, pourpre et noir se détache en cette fin d'hiver sur le fond sombre des troncs des pins et des chênes. Non loin en sous-bois la tonalité jaune pâle est reprise par la floraison naissante du corylopsis pauciflora, des stachyurus praecox et de simples primevères. 

samedi 16 février 2019

La melica uniflora alba, une graminée épatante

"Nulle autre graminée capte la lumière avec tant de douceur". On ne saurait mieux dire. C'est ainsi que J.P. Cordier présente les melica ou "herbes aux perles" (Guide des plantes vivaces. Horticolor. 1997). Alors que les graminées sont revenues à la mode en France depuis longtemps il semble que les méliques aient été quelque peu oubliées (hormis la mélique ciliée - melica ciliata-). 

Celle-ci la melica uniflora f.alba ou albida est plus fréquemment cultivée en Angleterre. C'est d'ailleurs dans le jardin de Clare Oberon, paysagiste anglaise installée en Bretagne (cf. article du 20 juillet 2017) que je l'ai vu pour la première fois. 
 La melica uniflora alba chez Clare Oberon dans un mélange de vivaces en bordure d'un massif d'arbustes à l'ombre
La melica uniflora alba était en fleurs début juin c'est à dire ornée de minuscules grains de riz blanc qui brillaient dans l'ombre. Une légèreté et une grâce qui m'ont épatée. 
C'est une "native" présente en Europe, répertoriée dans les forêts de hêtres des Vosges,  dans le Bassin Parisien... Dommage de l'oublier car cette graminée n'est pas difficile. Indifférente à la nature du sol elle convient à l'ombre sèche, ce qui dans les temps actuels.... Elle fleurit abondamment pendant 3 mois, de mai à juillet.  La hauteur du feuillage très fin (plus que la luzule), vert frais, varie de 30 à 60cm. Si elle se plait, elle peut coloniser un espace. La pépinière de Beth Chatto Gardens (Colchester.Essex) la recommande en compagnie de fougères, d'hostas, du dicentra Langtrees...
Par chance Philippe Le Goff (pépinière Le Clos d'Armoise) l'avait multiplié et j'ai pu la planter l'année dernière en pied de talus, dans la partie la plus ombrée, près d'une ancienne souche en compagnie de fougères (polystichum polyblepharum), geranium phaeum Blauwoet et disporopsis pernyi
 Un des jeunes plants introduits au jardin en mai 2018 
La melica uniflora alba n'a cessé de fleurir jusqu'à l'automne et s'est déjà un peu étoffée. Les jeunes plants avaient pris l'hiver l'allure d'une chevelure blonde. Je viens de remarquer qu'ils n'attendent pas le printemps pour "repartir". 

jeudi 12 juillet 2018

Corydalis ophiocarpa , un nom compliqué pour une plante simple et facile

Recommandée par un bon "pro" comme facile, pas très durable mais se ressemant facilement le corydalis ophiocarpa a été l'une des premières vivaces plantées dans le nouveau jardin, en pied de talus à la mi-ombre lumineuse.
Le feuillage joue entre le gris bleuté et le gris vert et devient mordoré l'hiver. (Souvent présenté comme persistant, il n'y est quand même pas au mieux de sa forme).
 Familière depuis longtemps et avec bonheur d'un autre corydale au comportement similaire (le corydalis cheilanthifolia au très fin feuillage), j'espérais qu'il fasse de même : se ressemer où bon lui semble, près ou loin du pied-mère...le long du talus.
En réalité il s'est contenté les trois premières années de rester sur place, en se ressemant certes mais au plus près. Des plants relativement modestes s'insinuant entre des geraniums pyrenaicum Bill Wallis (lui prolifique!), non loin d'une ajuga reptans purpurea (à surveiller...).

J'ai donc été d'autant plus étonnée de découvrir l'année dernière à vingt mètres de là dans le  bas du jardin, dans la partie la plus fraîche et à l'ombre, un semis plantureux, très fourni au pied d'un arbuste. En 2018 le corydalis ophiocarpa a enfin pris toute liberté et s'est ressemé à de nombreux endroits plus à l'ombre : en haut du talus, entre deux pierres, près d'une souche...
Tous des plants vigoureux,  superbes et bien florifères (une floraison discrète blanc crème). Des associations impromptues avec les fougères, les pulmonaires "Majesté" (qui se ressèment aussi depuis un an...).  Preuve que le corydalis ophiocarpa a trouvé par lui-même ses conditions optimales de culture.  Cool!
Un "petit cousin" : le corydalis lutea à fleurs jaunes, originaire des Alpes, arrivé ici par une erreur d'étiquetage. Au soleil pendant deux heures l'après-midi, il reste petit (15cm). Il serait peut-être plus prospère en rocaille d'ombre.   

dimanche 24 juin 2018

Les Mérites du saxifrage "Cuscutiformis"

Parmi les saxifrages stolonifera (cf.article du 18 mars 2018) il en est un au fort caractère, le saxifrage "Cuscutiformis". Je l'ai d'abord testé en plantant un seul godet entre des pierres éboulées, sur la pente du talus bocager orienté au nord, à l'ombre d'un sureau, rappelant ainsi ses conditions de vie dans la nature - en sous-bois, dans les anfractuosités des rochers...-. (Ce qui vaut d'ailleurs aux saxifrages les surnoms de "casse-pierre" ou "perce-pierre", traduction quasi littérale de leur nom en latin). 
 
 Le saxifrage "Cuscutiformis" a sans doute "tâté le terrain" la première année (sol acide, très drainé sur cette pente), sans vraiment s'étoffer ni fleurir. Mais depuis...il a dépassé mes espérances. Effectivement il s'est étalé vers le haut et vers le bas, lançant ses très fins stolons rouge sang dans toutes les directions puis formant des rosettes serrées les unes contre les autres.
Mai 2018:Sur une pente encore dénudée le saxifrage "Cuscutiformis"  prend ses marques
 Juin 2018: le saxifrage s'étale et fleurit. Il va encore progresser tout l'été.
Le feuillage est puissant par ses couleurs: un rouge brun veiné de nervures vertes et un revers rose tyrien.
Le format des rosettes varie suivant le degré de fraîcheur mais à l'expérience c'est un robuste qui résiste au froid et à la sécheresse estivale. Donné comme persistant il n'est quand même pas au mieux de sa forme en plein hiver. Dès le premier radoucissement il reprend sa croissance. Je peux même dire qu'il a dévalé le talus, entrant en concurrence avec le dicentra Stuart Boothman.

Il faudra intervenir en septembre prochain afin de le circonscrire. Tant mieux! Rien de plus facile de prélever les plantules et de les placer ailleurs sur le même talus, en lieu et place du lierre...
 
 Le plant initial s'est développé sur plus d'1m2
 L'associer requiert réflexion...  Dans mon "jardin sauvage" le saxifrage Cuscutiformis se glisse entre des fougères persistantes, des touffes de luzule sylvatica, des heuchères pourpres (dont l'heuchère Beauty Colour, très présente aussi mais étonnement les deux s'accordent), des gillenia trifoliata (blanc) et "Pink Profusion" (qui fleurissent plus tôt).

 Les fleurs du saxifrage stolonifera "Cuscutiformis"... Aussi ravissantes que celles des saxifrage fortunei et à profusion, un brouillard vaporeux planant à une trentaine de cm.
 Y a t-il besoin de le préciser? Pour toutes ses qualités le saxifrage stolonifera "Cuscutiformis" a été doté du fameux Award of Garden Merit de la RHS.