vendredi 17 novembre 2017

Imperturbable l'achillée millefolium Salmon Beauty (ou Lachsschönheit)

On la dit fleur d'été, de juin-juillet à septembre, voire octobre. Sur la pente herbue en sol sec et pauvre, au soleil (une ancienne lande)  elle ne cesse de refleurir après un passage de la tondeuse en septembre..., jusqu'à quand, aux premières gelées je suppose. Une aubaine pour les insectes qui n'ont plus grand choix. 
 S'ouvrant d'un rose saumoné bien coloré l'achillée Salmon Beauty pâlit avec le temps en blanc crème sans pour autant se confondre avec l'achillée millefolium "sauvage" plus terne, blanchâtre (parfois par chance, rosée...). La modestie de cette vivace (ses tiges ne dépassant pas 60cm en hauteur) la classe parmi les faire-valoir plus que les plantes vedettes. Reconnue bonne compagne des rosiers qu'elle protège, elle est aussi jolie dans une prairie fauchée deux à trois fois par an. 
 Qu'on se s'y trompe pas : cette achillée est vigoureuse (comme l'indigène mais peut-être moins sournoise, celle-ci glissant ses longs rhizomes entre les plantes voisines pour émerger plus loin, là où on ne le souhaite pas), capable de s'étaler rapidement en un tapis serré qui ne laissera rien passer. Un couvre-sol à diviser pour qu'il reste florifère. Il est trop tard maintenant, mieux vaut attendre le printemps. Je compte la rapprocher du mini potager et des pommiers : plante hôte d'insectes auxiliaires, elle attire les butineurs (syrphes, chrysopes, coccinelles...), parasites du puceron, de la cochenille. La diviser est le seul moyen d'en conserver la variété, c'est à dire la couleur.

samedi 11 novembre 2017

Vient le temps des hellébores orientales

Déjà? Non. Précisément celui d'un hybride étonnant l'hellébore Martine Lemonnier (hellebore orientalis x hellebore niger), en fleurs depuis les premiers jours de novembre. Il le sera sans interruption jusqu'en avril.  C'est trop tôt pour les h.orientales, les boutons ne sont pas sortis. J'ai planté au jardin l'hybride Martine Lemonnier en hommage à cette grande professionnelle qui a fait découvrir les hellébores en France il y a une vingtaine d'années.  Elles sont de grande longévité : j'ai toujours au jardin (ainsi que de nombreux plants issus de leurs semis et croisements spontanés) la première h.orientalis blanche et l'h.purpurascens découverts auprès des pépiniéristes normands. 

 Par chance les h.orientales sont accommodantes en ce qui concerne la nature du sol. Aucun (ou aucune?) des hellébores apportés de mon ancien jardin ne souffre de l'acidité. Mais les h. foetidus, h.argutifolius, h.sternii etc... sont restés sagement là-bas en terre basique et aucun de ceux qui poussent naturellement en sol calcaire ne sera tenté. J'ai observé une seule modification : un plant d'hellébore double initialement d'un rouge profond s'est décoloré ici en deux ans ; devenu rose très pâle j'ai dû le transplanter dans une autre séquence du jardin. La princesse Sturdza recommandait de faire les transplantations pendant la floraison afin de bien accorder les coloris. Je suis son conseil. Lorsque les nouveaux plants issus de semis fleuriront pour la première fois, ils seront déplacés selon leur tonalités pour conforter différents massifs. Les hellébores méritent leur succès actuel. Ils sont à la mode, un peu trop? si l'on en juge les surenchères de créations toujours plus sophistiquées.  Ils ou elles demeurent quoi qu'il en soit une des meilleures fleurs d'hiver.