dimanche 29 mars 2020

Prunus himalaica, anthriscus, scolopendre...vus à Wisley

Parmi les plantes innombrables et passionnantes vues à Wisley, j'en ai retenu trois.
Le prunus himalaica, un petit cerisier de 5m originaire du Népal, superbe par son écorce striée en anneaux acajou,violet, vert amande, associé à un rhododendron à fleurs campanulées, roses en boutons, s'ouvrant en blanc pur.
L'anthriscus sylvestris Ravenswing, une bisannuelle toute simple, qui se ressème abondamment, cousine du cerfeuil sauvage, au feuillage très découpé comme une fougère, pourpre foncé. En pleine floraison fin mai - des ombelles blanches hautes de près d'1m, elle participait à l'attrait d'une scène du "jardin sauvage" de Wisley. Le cerfeuil sauvage ordinaire était lui aussi en fleurs, très abondant le long des petites routes de la campagne anglaise. Mais l'anthriscus sylvestris Ravenswing "n'est pas pour moi" : elle apprécie les terres argileuses et un peu calcaires... 
L'asplenium scolopendrium Undulatum Angustatum, forme particulière de la commune fougère scolopendre : des frondes étroites, presque tuyautées, d'un vert très clair. Ayant introduit ici avec succès la scolopendre (on la dit préférer les sols calcaires, mais en sol acide elle se développe bien et se ressème maintenant spontanément sur le talus, serrée contre d'autres fougères), j'ai recherché et trouvé assez facilement l'asplenium scolopendrium Undulatum Angustatum à mon retour. Elle marquera joliment, j'espère, l'angle du "massif orange".  

mardi 24 mars 2020

Wisley et le prestige de la RHS

Wisley, dernier des jardins anglais visités en mai 2019 avant de reprendre l'Eurostar, était incontournable. Au sud de Londres, Wisley "le temple" du jardinage comme on le nomme souvent, propriété et siège de la Royal Horticultural Society (RHS), s'étend sur 100 ha avec toujours plus d'espaces de démonstration. Les anglais s'y pressent et le niveau de services est celui d'un parc de loisirs.

Une journée entière n'y suffit pas si l'on tient à s'attarder sur chacun des jardins. Dans ce kaléidoscope du jardinage et de l'art des jardins, chacun fait ses choix. 
J'ai déjà évoqué Wisley dans 2 articles précédents (Jardins sauvages, article du 18 février 2020 et L'humour british au jardin, article du 22 juin 2019). Quelques facettes m'ont particulièrement marquée.
 
Dès l'entrée, le manoir et son grand bassin en imposent. Le ton est donné.
L'imposant manoir de style Tudor mâtiné "Arts & Crafts" construit par la RHS dans les premières années 1900, siège de son administration, contribuent fortement à l'élégance du domaine.
A l'écart on découvre le charmant et plus discret cottage d'origine construit pour sa retraite par un riche homme d'affaires qui à Wisley créa un premier jardin d'expérimentation. La maison de George Ferguson Wilson s'accompagne d'un jardin dans le même esprit, un simple jardin de cottage.

Loin de s'en tenir à la tradition, Wisley présente des expérimentations notamment en prévision des bouleversements climatiques. La RHS a ainsi réalisé un jardin sur gravier "South Africa Meadow". Ce jardin relativement récent m'a laissé pantois(e) d'admiration par sa maîtrise, sa simplicité et son raffinement.



Un peu plus loin, ce jardin se prolonge par des floraisons aux teintes complémentaires. L'équilibre des masses végétales imbriquées les unes dans les autres et celui des contrastes entre les feuillages sont tellement réussis : on peut à la fois observer parfaitement chaque plante et admirer l'ensemble.
La grande rocaille de Wisley ("Rock Garden") est bien connue, très photographiée et présentée dans les magazines. J'y ai remarqué l'abondance et la gaieté de la petite armeria blanche (armeria maritima?) appelée gazon d'Espagne et l'aspect très naturel des plantations (grâce aux semis spontanés? au soin méticuleux des jardiniers? ou les deux?)


Nombre de visiteurs s'attardent aussi dans des serres extrêmement soignées qui présentent à hauteur des yeux des petites "plantes alpines ("Alpine Houses")
 
Wisley, c'est aussi une boutique d'accessoires de jardin avec des  pépites et une librairie abondamment fournie. Mieux que la pépinière "Plant centre" qui m'a déçu. Par contre j'ai été fière d'y voir des rhododendrons produits...en Bretagne par Stervinou. Comme quoi!

mercredi 18 mars 2020

Le rhododendron lutescens : persiste et signe !

L'arbuste était "craquant", admiré tout au long de l'année. Ce rhododendron botanique soigneusement choisi et planté à mon arrivée dans le futur "sous-bois", sous le couvert de grands chênes, en sol acide et drainé, on ne pouvait pas ne pas le remarquer.
Le rhododendron lutescens avait tout pour plaire : un feuillage persistant, long et fin, bronze au démarrage, une pousse vigoureuse et rapide dès la première année (trop?), de petites fleurs, abondantes, légères et gracieuses d'un jaune lumineux et frais bien en vue sur le jeune feuillage rouge cuivré.
 
Un arbuste fleurissant dès la mi-mars jusqu'en avril, quasi un ton sur ton avec l'epimedium sulphureum x versicolor au feuillage hivernal pourpre et fleurs jaune beurre...
L'epimedium sulphureum x versicolor est en fleurs en même temps
Et puis le troisième hiver, je constatai sa mort subite... Ce ne pouvait être le froid, il supporte -15° (le rhododendron lutescens est originaire du sud-ouest de la Chine, des plateaux à 1700-2000m du Yunnan, Sichuan, Guizhou...). La sécheresse, bien qu'il ne soit pas très gourmand en eau ? Un sujet trop grand, incapable de s'adapter en pleine terre après des années en conteneur et au goutte à goutte ? Les larves de l'otiorhynque, insecte redoutable non détecté (et sur lequel le producteur pourtant spécialisé dans les arbustes de terre de bruyère ne m'avait pas prévenu ?)  Je ne saurai jamais. 
Certains pensent le rhododendron lutescens  fragile (d'autres n'apprécient pas son port lâche et "désordonné"...). Ayant connu plusieurs déboires du même type (dessèchement ou dépérissement soudain de rhododendrons nains...), j'avais juré que l'on ne m'y reprendrait plus.
Et pourtant!  Ayant croisé tout à fait par hasard le rhododendron lutescens chez un autre fournisseur l'automne dernier... j'ai à nouveau craqué. Le sujet est jeune. Je l'ai planté non au même endroit mais légèrement plus haut sous la ramure d'un merisier sauvage, plus à l'ombre l'été, rapproché des epimedium sulphureum x versicolor. Si le rhododendron lutescens survit et se développe, il atteindra entre 1 et 2m (d'autres annoncent 4-6m, je n'en demande pas tant). 
 Le jeune feuillage rouge cuivré (virant ensuite au bronze puis au vert) du rhododendron lutescens planté cet hiver

dimanche 15 mars 2020

Savill Garden, le jardin de Sir Eric

Entre Brexit et coronavirus, chacun  chez soi, mieux vaut continuer à voyager depuis son "home"... et publier ces articles sans attendre le joli mois de mai (?)
Première étape lors du voyage en Angleterre en mai 2019 Savill Garden, un jardin créé dans les années 1930 en lisière sud-est du parc royal de Windsor (Windsor Great Park).
 
A la demande du roi d'Angleterre George V et la Reine Mary, Eric Savill, inspecteur du parc de Windsor, entreprit d'éclaircir 10ha de forêt en friche pour aménager un jardin sur les deux versants d'un fond de vallon humide, d'où le nom initial du jardin "The Bog Garden". 
Photo Xavier Aubourg
Il dessina ruisseaux et petits étangs alimentés par des sources et introduisit sous le couvert des grands arbres conservés de nombreuses espèces ornementales.  Il créa ainsi un jardin forestier sauvage (woodland garden) et un jardin de marais dans un esprit très naturel. 
Photo Xavier Aubourg
Le succès du jardin fut tel que dans les années 1950 le roi George VI changea son nom en Savill Garden et Sir Eric Savill fut anobli. Fort de cette réussite on agrandit ensuite le jardin planté de différentes espèces de rhododendrons et d'azalées Kurume du Japon.
Photo Xavier Aubourg
Les plantations du jardin forestier ont été associées en fonction de leur intérêt aux différentes saisons : ainsi selon le moment on choisira de découvrir le Bois d'Eté, le Bois d'Automne... En mai 2019 nous avons évidemment privilégié le Bois de Printemps (Spring Wood) et la Promenade des Azalées (The Azalea Walk).

Une harmonie de rouges plus ou moins saturés. Photo Xavier Aubourg
Les somptueux sous-bois de rhododendrons, azalées, camellias se révèlent par d'étroits sentiers, de simples allées d'un "jardin sauvage". 
 Rhododendrons et azalées étagés ici en massifs rouges, roses et blancs. Photo Xavier Aubourg
En mai bien sûr nombre de rhododendrons et azalées étaient en pleine floraison. Ayant atteint l'âge adulte, les arbustes forment de grands volumes savamment entremêlés en harmonies de couleurs. 
Les grandes espèces ont pris des dimensions immenses et les floraisons de certains sujets ne sont visibles qu'en hauteur ou de loin. 
Je me suis attardée (...pas la seule, Xavier  et Nadine Aubourg aussi. Merci pour les photos) sur plusieurs rhododendrons portant des fleurs "campanulées" ou en clochettes (plus gracieuses à mon sens que les rhododendrons aux grandes fleurs serrées en gros bouquets ronds et compacts). Leurs coloris sont aussi nuancés et délicats. Plusieurs noms étaient à retenir.
Le rare rhododendron Arthur Stevens
J'ai ainsi découvert le rhododendron Arthur Stevens (un hybride de r.souliei x Coronation Day).  Les boutons roses s'ouvrent en blanc avec un fin coeur rouge. Le feuillage allongé en cuiller, vert foncé, a un revers plus pâle. Le port de l'arbuste est tout sauf guindé et la hauteur moyenne, environ 2m.
  
Parmi les associations très réussies, en blanc sous un immense rhododendron loderi King George (r.fortunei x r. griffithianum) l'azalée Palestrina (une de mes préférées...).
Le même rhododendron loderi King George dans lequel grimpe une clématite montana (grandiflora alba?). "Gorgeous !". Photo Xavier Aubourg
En lisière de sous-bois des rhododendrons yakushimanum hybrides plus ou moins nains (1m environ) sont nombreux. J'en ai remarqué plusieurs : Golden Torch (jaune pâle crème sur des boutons saumonés), Bambi (des fleurs rose orangé pâlissant ensuite, lumineux sans être criard à mi-ombre), Hydon Velvet
Le rhododendron nain Hydon Velvet, un hybride de r.yakushimanum et de r.bureavii, a le revers de ses feuilles orangé. Les fleurs rose pêche à l'ouverture virent au blanc.
Photo Xavier Aubourg
Plus récemment de nouvelles parties aménagées du Savill Garden ont été livrées aux horticulteurs : leur conception très formelle, les collections diverses dans les jardins d'été (vivaces, jardins de roses, plantes alpines, méditerranéennes etc..), sont tout autre chose. Nous n'étions pas venus là "pour çà".
Mais j'ai été séduite par le charme de cette modeste et désuète remise du jardinier, entretenue et soignée dans tous les détails : quelques joubarbes sur les ardoises, une clématite de printemps sur la palissade, une jolie fontaine en zinc... 

mardi 10 mars 2020

Great Comp Garden, le charme discret d'un jardin anglais

C'est un petit jardin privé et secret (près de 3ha quand même) entourant un ancien manoir du 17è siècle en pleine campagne du Kent, un jardin créé à partir de 1957 par Roderick et Joyce Cameron.
 
La cour d'entrée sobre, pour certains un peu sévère, ne préfigure pas la luxuriance du jardin.
 
Le pied de mur d'un commun dans la cour d'entrée (à droite sur la photo précédente) est ourlé d'un mélange vert tendre et pourpre de vivaces et de fougères assez courantes qui apprécient la mi-ombre fraîche et humide : rodgersia bronze, hosta au-devant, ligulaire à l'angle (...ou farfugium japonicum ?), fougères aux deux extrémités. Le contraste entre les volumes, les formes, dimensions et couleurs des feuillages est réussi. Quelques plantes imposantes se suffisent à elles-mêmes. 
 La rodgersia (rodgersia aesculifolia "Irish Bronze"?) commence à fleurir précocement en épis blanc crème (en fleurs plutôt l'été). Une plante vigoureuse et rustique haute de 1m, à feuilles de marronnier, aussi tenace au sec et ne craignant pas la concurrence des racines note Thierry Denis (Le Jardin du Morvan).
D'aucuns disent que ce jardin aurait inspiré Greta Sturdza au Vastérival...Une longue perspective s'étire au-delà de "the square", vaste terrasse engazonnée aménagée devant la façade principale du manoir. Cette perspective ondule et se glisse entre des jardins boisés (woodlands).
A Great Comp Garden au mois de mai des azalées, rhododendrons et magnolias tardifs étaient en fleurs dans les "woodlands". Au détour des allées le regard peut s'attarder sur un foisonnement d'arbustes et de vivaces. L'association des floraisons, d'apparence naturelle, est raffinée et subtile, souvent dans des teintes chaudes (exemple : des teintes orangées dans des verts acides ou argentés. Photos : cf. article du 21 janvier 2020). 
Au-devant d'un magnolia liliiflora défleuri, des thalictrum aquilegifolium s'apprêtent à fleurir entre tellimas, dicentras, persicaria ou polygonum (amplexicaulis?) et fougères
Des vivaces simples comme la tellima grandiflora, une persistante très rustique (à la floraison modeste en épis délicatement parfumés) qui se ressème à foison...accentue le caractère d'un "jardin sauvage", de même que les thalictrums, les dicentras (eximia?) ton sur ton...
Un gracieux rosier botanique jaune pâle grimpe à sa guise dans les arbustes voisins
Les rosiers botaniques, les clématites de printemps et les ronces d'ornement colonisent les arbres et les arbustes.
Une ronce d'ornement palissée et guidée sur un arbre
Great Comp Garden offre aussi plusieurs lieux intimes pleins de surprises dont "le jardin italien" de libre inspiration et très personnel ainsi qu'un charmant "jardin de ruines"(cf. article du 15 décembre 2020).
Le "jardin de ruines" incite le visiteur à la contemplation et à la rêverie
Depuis la disparition de J. et R.Cameron Great Comp Garden est sous la responsabilité d'un conservateur William Dyson, spécialiste des sauges. Celles-ci sont proposées à la vente en saison. 
 
Pour ma part j'ai découvert avec enthousiasme à Great Comp Garden les ronces d'ornement dont une superbe blanche (ce pourrait être rubus (x) tridel Benenden - d'après les descriptifs et les photos consultés sur le web -). Je vais "l'essayer" comme on dit souvent, dans la haie libre du bord de route...

samedi 7 mars 2020

Herbe à la vierge, Nombril de Vénus, de petites précieuses

...pas du tout ridicules. Elles viennent s'installer toutes seules lorsque les conditions s'y prêtent, quelquefois en des lieux inattendus, toujours judicieux. Pour cela aussi prendre le temps d'arracher consciencieusement les lierres qui, années après années, avaient envahi murets de pierres, talus, couvert des arbustes, s'avère gratifiant. L'essentiel est de leur laisser la place.
Au pied du grand noisetier entre le lierre et d'innombrables semis de chênes est apparue, d'abord timidement, l'Herbe à la vierge (stellaire holostée), repérée par ses petites fleurs en étoile très blanches. Elle fleurit ici avant même le début du printemps, en mai-juin habituellement. Son nectar est apprécié des abeilles et des oiseaux et elle est aussi nommée "langue d'oiseau" (*)
De longues tiges raides et cassantes (difficiles donc à désherber à posteriori...) aux feuilles très fines filent sur le sol. Dense, persistante, la plante s'étale et forme un tapis serré, presque un couvre-sol. Appréciant la mi-ombre et signe d'un sol riche, la stellaire holostée profite ici de la décomposition des feuilles du noisetier et d'un chêne sous lesquels elle a décidé de s'installer.  "Partie de rien" elle couvre maintenant plus d'1m2. 
Les narcisses pseudonarcissus, sceaux de Salomon et nivéoles d'été qui apparaissent un peu plus tard n'en sont pas gênés. Et comme elle fleurit en même temps que les primevères, devant le petit corylopsis pauciflora, cette première scène printanière toute simple me ravit.  
 
L'Herbe de la vierge commence à se faufiler plus loin entre les semis de primevères nombreux cette année (conséquence d'une météo très pluvieuse?)
Le minuscule feuillage très découpé du conopode dénudé (conopodium majus) annonce lui une jolie floraison en ombelles blanches au mois d'avril
J'espérais aussi le Nombril de Vénus (umbilicus rupestris) ou Ombilic des rochers. Ordinaire et répandu dans tout le sud-ouest de l'Europe, le Nombril de Vénus se fait pourtant bien remarquer. 
Cette petite vivace succulente au feuilles toutes mignonnes et si particulières (en creux, d'où vient ce surnom), d'un vert frais luisant l'hiver, est réjouissante. Elle se plait en sol acide et bien drainé, au soleil ou à mi-ombre, dans la pierraille, dans les anfractuosités.. 
Il y avait ici sur le muret d'arrivée un seul plant minuscule que le lierre n'avait pas réussi à étouffer. Le résultat dépasse en quelques années mon espérance.
Le Nombril de Vénus sera joli aussi en fin de printemps lorsque s'élèveront ses tiges florales, hautes et effilées, tout en nuances, blanc crème, vert pâle ou rosé. Et qui sait, si le printemps est sec et ensoleillé (?), les feuilles passeront au rouge.
Un jardin en miniature :le Nombril de Vénus, une modeste mousse et une fougère qui vient se glisser entre deux pierres
(*) Pour identifier à coup sûr la stellaire holostée, cf. le blog tout en images d'une botaniste Vanette. Des photos claires, attrayantes et bien légendées : notesdeterrain.over-blog.com

dimanche 1 mars 2020

Scotney Castle Garden (Kent)

Etrange ressenti à l'issue de la visite de Scotney Castle. Non du fait du jardin, magnifique, qui s'étend en contrebas vers les ruines romantiques du vieux manoir médiéval (cf. aussi l'article du 15 décembre 2019). Le domaine géré par le National Trust comme tant d'autres en Grande Bretagne est largement ouvert au public.
Depuis les douves de l'ancien manoir Tudor, le château construit au 19è siècle domine sur la hauteur (en arrière-plan)
Cette (très grande) maison fut construite dans la 1ère moitié du 19è siècle par Edward Hussey III, un riche magistrat délaissant l'ancien manoir trop petit à son goût et sans confort. La maison, habitée par cette famille et son dernier descendant jusqu'en 1970, se visite à tous les étages. Des effets personnels et des souvenirs de famille sont restés partout : j'ai ressenti pour ma part un malaise à être ainsi témoin de leur intimité.
La demeure de Edward Hussey III sur le point haut domine les paysages : de la terrasse principale la vue s'étend au loin au-delà des prairies. 
Les haies basses en lignes soigneusement taillées rythment le paysage. Au loin un autre domaine... 
Sur le côté, des allées descendent vers l'ancien manoir en ruines et l'étang, comme autant de chemins de promenades. 
Edward Hussey III créa dans le même temps ce jardin, enrichi de multiples espèces d'arbres et arbustes à fleurs. Rhododendrons, azalées de Gand à profusion, magnolias, paulownia, prunus subhirtella Autumnalis, arbres de Judée... Les arbustes plantés dans un style naturel colorent le jardin au printemps.
La carrière de pierres qui a servi à construire la grande maison d'Edward Hussey a ensuite été aménagée en "jardin sauvage" avec bruyères, azalées, hellébores...
En contrebas du jardin, au-delà d'un pont enjambant les douves, la  promenade au coeur des vestiges du manoir Tudor reste un but de prédilection de la visite.
 
Un jardin de plate-bandes de vivaces dans la cour abritée de l'ancien manoir Tudor

L'ancien château médiéval a été volontairement traité à demi ruiné et transformé en" jardin pittoresque" par Edward Hussey III. 
Le charme de l'abri à bateau pour des promenades en barque dans les douves 
En avant de l'entrée du domaine, face au parking, le vaste ancien potager clos de murs vient d'être remis en valeur.
Le dessin et le rythme des plate-bandes (bulbes de printemps : narcisses, jacinthes, tulipes, aulx d'ornement et vivaces pour fleurs à couper), les fruitiers palissés, le soin apporté aux détails en soulignent la simple élégance. 
Les cultures et les travaux en cours assurés par des bénévoles du National Trust sont annoncés au jour le jour. On peut acheter quelques légumes de saison.

Ce grand jardin a du caractère et une personnalité forte. Les travaux entrepris par le National Trust pour le régénérer étaient nécessaires et il le valait bien. De très vieux rhododendrons, kalmias... ont été rabattus sévèrement en 2018 pour réouvrir les perspectives et les points de vue vers l'ancien château. Les tailles d'arbustes seront poursuivies par étapes jusqu'en 2021 afin de les maintenir dans des dimensions à la fois équilibrées et pratiques. ...Modestement pour les quelques vieux rhododendrons présents ici je n'ai pas fait autrement !