samedi 30 avril 2011

La cardamine pleine de grâce



Elle était apparue parmi les «mauvaises herbes», modeste et légère, signe d’une terre qui retient la fraîcheur. J’avais épargné ses quelques pieds et je ne le regrette pas ! Sa teinte lilas pâle se remarque dès mars sur des tiges graciles d’une vingtaine de centimètres ; presque une julienne des jardins en miniature (encore que le feuillage en diffère nettement : de simples rosettes au pied de la plante). Cette discrète vivace est en fait une intercontinentale, prospérant dans le nord de l’Amérique comme dans toute l’Europe jusqu’en Sibérie. Elle forme maintenant au jardin sans nuire aucunement à ses voisines quelques touffes solides, ravissantes près des jeunes tiges et feuillages pourpres de rosiers, heuchera micrantha ou persicaria Red Dragon. Elle s’est enhardie dans la pelouse jusqu’à créer un dilemne.



Tondre ou ne pas (encore) tondre ? Car un papillon très précoce en saison la choisit pour pondre : l’Aurore dont le mâle est reconnaissable par la large plage orange sur l’angle des ailes avant (la femelle est simplement blanche avec un point et la frange des ailes avant noirs. A ne pas confondre avec les piérides). Je vais attendre encore un peu…


(Pour être sûre de reconnaître les papillons au jardin et dans la nature, je garde en poche un petit livre précis et bien pratique « Les papillons » par Jean David aux éditions Gisserot »).

vendredi 29 avril 2011

Un bel inconnu, le staphylea colchica



Est-ce son nom qui rebute ? J’avoue que moi-même après tant d’années j’ai toujours du mal à le mémoriser. Ce grand arbuste embaumait par les fenêtres ouvertes du premier étage l’intérieur de ma vieille maison en vallée du Lot. Qui l’avait autrefois planté là contre le mur ouest? Je ne le connaissais pas auparavant et depuis ne l’avais revu. Jusqu’à ce que je le retrouve au catalogue de Vincent Grellier (Pépinières Botaniques de la Preille).


Originaire de Colchide au sud du Caucase il s’agit en fait d’un arbrisseau très rustique, à planter au soleil dans un sol plutôt frais et perméable. Ses conditions de culture m’ont permis de le planter ici. Je sais que chaque année j’aurai le bonheur de retrouver son exquis parfum d’amande presque enivrant. Les insectes raffolent de ses fleurs en grappes qui sont d’un léger crème nuancé de vert. Et comme il est très florifère l’arbre « bourdonne ».

D’un port élancé il a tendance à s’élargir par des nouvelles tiges partant de la base. Je coupe à ras l’hiver une à deux plus anciennes pour le contenir et le maintenir en forme (dans tous les sens du terme).

jeudi 7 avril 2011

Heuchéra, heuchéra, heuchéram…

En résumé peut-on dire qu’il y a trois sortes de vivaces : celles qui prospèrent magnifiquement deux à trois ans pour disparaître ensuite définitivement (… Cephalaria gigantea, armoise absinthe à moins que le sol soit vraiment léger et sec pour l’absinthe…), les charmantes et faciles, éphémères ou non qui se ressèment à profusion jusqu’à devenir envahissantes (Courage ! Passer la griffe sans pitié sur les semis même au pied des plus somptueuses hellébores…), et les fidèles sans souci. Les heuchères sont de celles-là !

Depuis les débuts du jardin les heuchera « Palace Purple » et « Chocolate Ruffles » ne m’ont jamais déçu. Les touffes se sont étoffées sans demander aucun soin, juste ramener un peu de terre au pied si besoin (elles peuvent se déchausser avec l’âge) et couper les feuilles abîmées par le gel. Car elles sont bien persistantes. Ces deux formes pourpres au pied du rosier Narrow Water pour l’une et de l’hydrangea Grayswood pour l’autre s’accordent si bien aux teintes roses ou rouges.On les conseille pour la mi-ombre. Ici sur un sol paillé, elles supportent le soleil et la sécheresse de l’été. Leur floraison gracile est un plus.

J’ai souhaité en utiliser davantage. Mais comme la famille est prolifique ! Le nombre de variétés disponibles est inouï. Je laisse volontiers les plus « flashy », séduite par les nuancées, les subtiles pourprées (encore), argentées ou légèrement dorées. La pépinière de La Roche Saint Louis en propose une superbe collection. J’ai ainsi craqué ce printemps pour « Ebony and Ivory », « Frosted Violet » (ah ! le velours du feuillage en transparence sous la lumière rasante du soir), « Mint Frost » et « Lune Rousse », une création « maison » verte et mordorée.

vendredi 1 avril 2011

La boucle est bouclée !

Créé les premiers jours d’avril 2007 (soudainement interrompu un début d’automne), Temps de jardin revient à cette date d’anniversaire et, avec le retour du printemps, la floraison des pommiers. Celle d’abord du pommier d’ornement Everest cette année presque simultanée (les chaleurs précoces sans doute) avec celle des pommiers à fruits. L’arbre planté depuis 15 ans n’a cessé de croître et atteint bien maintenant 8m de haut et 6m de large jusqu’à nécessiter tous les deux hivers plus qu’une légère taille. Et dire qu’il est quelquefois vendu en arbuste! Un grand merci à tous celles et ceux jardiniers de cœur qui se sont enquis (et inquiétés) de la longue pause de Temps de jardin: n’en était la cause que le manque de temps ! (une vie professionnelle trépidante, la priorité à l’homme de sa vie…). Le jardin (et toutes les belles découvertes ailleurs dans la nature et les jardins) se font dorénavant à quatre mains. J’ai envie de les partager avec vous tous. Temps de jardin revient !