mardi 24 juin 2008

Petit poucet deviendra...géant : le Céphalaria gigantea

Un modeste petit godet la première année, la rosette d'un feuillage quelconque, planté "pour voir" à l'arrière d'arbustes (rosier Rush et cornouiller flaviramea) ... En fait rien à signaler le premier été, le pied ayant à peine forci. Le deuxième été, une touffe de feuilles bien installée, c'est tout. Mais cette année, alors là, le feuillage lui même épate, aussi gigantesque que les hautes tiges graciles portant des fleurs de scabieuse au dessin inouï, d'un jaune crème très délicat à peine ponctué de noir. En boutons et en fleurs, à admirer de près. Une reine des prés à proximité (Filipendula ulmaria ... fidèle depuis des années, plus ou moins haute et fleurie selon les pluies du printemps) crée un rapport exactement ton sur ton (sans l'avoir voulu!) .
Le céphalaria est à planter au soleil, en terre restant plutôt fraîche (sur sol paillé...), à l'abri du vent à moins qu'il puisse s'appuyer comme ici sur de robustes voisins. A propos de vivaces, le guide de Didier Willery "Plantes vivaces mode d'emploi" (éditions Ulmer. 2005) présente avec son expérience et beaucoup de précision les meilleures dont de nombreuses méconnues. Une excellente référence.

vendredi 20 juin 2008

Sauvage, sauvage….

Difficile parfois de supprimer des plantes qui étaient là avant vous, appréciées de l’ancien jardinier depuis longtemps parti; ces plantes, abandonnées à elles-mêmes, ont quand même continué leur vie…. J’ai comme cela récupéré et mis en grosse potée (en attendant…) le porte-greffe d’un rosier moderne à grosses fleurs dont j’ignore tout. Ce pot m’encombrait finalement. Je l’ai posé le long de la clôture au fond du jardin et l’ai oublié. Inouï : les racines du rosier ont trouvé leur chemin au fond du pot et le rosier s’en est affranchi, s’ancrant dans le sol avec une vigueur telle qu’aujourd’hui ses jolies branches souples atteignent 2,50m. Il fleurit avec grâce. Dorénavant il bénéficie comme tous les autres rosiers d’un engrais organique à l’automne (à la surface du pot !) . Je lui suis reconnaissante car son énergie vitale est en soi une bonne leçon. (Un petit guide pratique traduit de l’allemand décrit les rosiers botaniques ou « Roses sauvages » : Monika Becker. Ed.Images. 1992)

dimanche 15 juin 2008

Le projet d’une chambre mauve…

C’est décidé : arbustes, vivaces et bulbes de couleurs mauve, lilas et consorts aujourd’hui dispersés (plus quelques tons pourpre, dont le sublissime rosier Charles de Mills) seront à l’automne tous regroupés… dans une chambre mauve. Rehaussés par des feuillages argentés (Hélichrysum, épiaire laineux…) et des touches de blanc. Ici ces teintes sont difficiles à intégrer dans les massifs et je déplace les végétaux plusieurs fois, sans satisfaction. A cause de la lumière? l’environnement plutôt : des toits de tuiles, des arbres dominants pourpres, bruns et jaunes. Pour éviter la déception, se décourager ou dénigrer une plante qui vaut bien mieux que çà je conseille de procéder autrement.
Quand une nouvelle plante nous séduit «en photo», quand on la connait encore mal, … d’abord la mettre en observation dans un coin fait pour çà, rassembler les plantes par couleur «pour voir» (avant de supposer des accords, quelquefois réussis du premier coup, souvent ratés). Au-delà des descriptifs aussi précis soient-ils, la qualité de sa terre, l’humidité ou la sécheresse, la luminosité influeront sur le comportement de la plante, la couleur de ses fleurs, ses dimensions. Acclimater les plantes à son jardin, une étape efficace qui permet finalement… de gagner du temps.

vendredi 13 juin 2008

Des rosiers bien nourris, bien élevés

Le rosier ancien Ghislaine de Féligonde.
C’est maintenant que l’on reconnait si les rosiers sont bien nourris ou non (sans pour autant les «shooter» constamment aux engrais chimiques agricoles ou dits «spécialisés rosiers»). Ici la distribution une fois par an à l’automne de fumier de cheval en granulés et d’une poignée de sang séché par pied suffit visiblement. Donc à quoi le reconnait-on ? Des fleurs plus grandes (jusqu’au double du diamètre par rapport aux mêmes plantes délaissées), des couleurs plus vives, une pousse vigoureuse et une meilleure résistance du feuillage aux insectes et aux maladies. Des rosiers costauds…si (tout de même) on a pris garde de choisir des variétés solides et sans souci. Le choix est grand, rosiers botaniques, variétés récentes et plusieurs familles parmi les rosiers anciens. De quoi pleinement assouvir sa passion des roses comme le répète le journaliste J.P.Collaert (vous savez, l’auteur du Jardinier paresseux…).

mardi 10 juin 2008

Meg

Encore un rosier que Pierre Coffre des Pépinières Prayssacoises m’a fait découvrir. Où que ce soit ce rosier (créé en 1954 par l’obtenteur Gosset) est raffiné : palissé sur le haut mur d’une ancienne grange (avec le rappel de la brique en ton sur ton), ou recourbé sur une clôture de bois, ce qui permet d’apprécier à la hauteur des yeux ses fleurs demi-doubles magnifiques. C’est un grimpant vigoureux et résistant, au port un peu raide (c’est pourquoi il demande à être palissé régulièrement). Les grandes fleurs d’églantine ont un chaud teint de pêche et des étamines orange pétillantes ; en résumé Meg est un rosier lumineux et gai. Ici contrairement à sa réputation il remonte vraiment bien en septembre.

dimanche 8 juin 2008

Discrets et pratiques les arceaux en métal

Voici un accessoire très commode au jardin, pour relever les branches les plus basses d’un rosier (ici sous le rosier Opalia, à peine visible), laisser respirer une vivace que ses voisines tendent à étouffer, contenir de hautes tiges (d’un aster par exemple) dans la bordure, ou encore redresser, le temps qu’elles sèchent après une averse, des fleurs alourdies par la pluie. Ces fins arceaux en demi-lune dont on enfonce les deux tiges en terre sont faciles à installer et à déplacer au gré des besoins. En métal laqué de bonne qualité, ils résistent aux saisons et aux intempéries. Et comme il en existe de trois ou quatre hauteurs différentes, il est facile de les adapter.

jeudi 5 juin 2008

Fleur de pois ou iris, le raffinement des fleurs noires

«Quelle merveilleuse palette de couleurs dans le seul noir. Il y a le brun-noir terne de la suie, et le brun noir velouté de la tache de la fleur de pois ; (elle) apparait d’abord noire, mais si on la regarde de près au soleil, on découvre sa riche texture colorée, si semblable aux marques brunes des ailes de papillons » (extrait de Gertrude Jekill. Couleurs et jardins. Editions Herscher).

L’iris Study in Black (anciennement commercialisé par Delbard) très tonique avec le rosier Westerland ou délicat faire-valoir devant Phyllis Bide.

lundi 2 juin 2008

Le sublisssime Charles de Mills

Dans un petit jardin privilégier les plantes intéressantes longtemps, saison après saison, parait logique. Ainsi la plupart des rosiers du jardin sont-ils des remontants ou à floraison perpétuelle. A quelques exceptions près : La Belle Sultane, Tuscany Superb, …et le sublissime Charles de Mills.
Tout chez lui est mystère : son origine, sa parenté, son créateur et son introduction en culture….Mais quelle beauté ! Le plus somptueux des cramoisis, virant légèrement au pourpre teinté d’un rouge profond sur une fleur grande, très double, de forme parfaite (des dizaines de pétales très serrés, divisés en quartiers au centre, épanouis en rosette tout autour). Une floraison unique mais très généreuse, intensément parfumée, sur un feuillage robuste, mat et légèrement grisé. Ses nombreuses tiges, fines, peu épineuses, forment un grand buisson rond et compact de 1,20m d’envergure.

Un rosier gallique mystérieux descendant de rosiers sauvages d’Europe et du Caucase, déjà cultivé à la fin du 18è siècle et restant inégalé aujourd’hui. La RHS l’a très justement doté de son Mérite, reconnaissant ses qualités (dont sa résistance aux maladies et aux parasites).
Pour qu’il soit au mieux de sa forme, lui donner un emplacement aéré et lumineux. Le nourrir régulièrement garantit ce rouge profond et intense qui fait de lui un rosier d’exception…

dimanche 1 juin 2008

Un «Sourire d’orchidée» pour une rose

Dans les mêmes tonalités, ce petit rosier grimpant est un des préférés d’André Eve (A.Eve et N.Vialard. Rosiers. Comment les choisir et les cultiver facilement éd. Ulmer. 2002 : un petit livre délicieux). Créé il y a un peu plus de vingt ans par le rosiériste français Paul Croix, ce rosier s’avère vigoureux et très docile à l’usage. Au choix il peut se cultiver en arbuste libre, palissé sur une façade (il atteint alors sans problème le premier étage….) ou en grimpant parmi de grands arbustes, comme ici mêlé à une viorne (viburnum Hillieri Winton en boutons).
Après une abondante première floraison il n’est jamais sans fleurs pendant tout l’été. Ses pétales presque translucides sont ravissants à contre-jour dans le soleil du matin. Comme toujours pour les rosiers il faut lui donner du temps, trois ans, pour s’installer, prendre de la vigueur et lancer avec générosité de longues branches très florifères. Les premières années, je le taillais trop peu. Dorénavant je conserve uniquement les jeunes charpentières lors de la taille de fin d’hiver.