samedi 7 mars 2020

Herbe à la vierge, Nombril de Vénus, de petites précieuses

...pas du tout ridicules. Elles viennent s'installer toutes seules lorsque les conditions s'y prêtent, quelquefois en des lieux inattendus, toujours judicieux. Pour cela aussi prendre le temps d'arracher consciencieusement les lierres qui, années après années, avaient envahi murets de pierres, talus, couvert des arbustes, s'avère gratifiant. L'essentiel est de leur laisser la place.
Au pied du grand noisetier entre le lierre et d'innombrables semis de chênes est apparue, d'abord timidement, l'Herbe à la vierge (stellaire holostée), repérée par ses petites fleurs en étoile très blanches. Elle fleurit ici avant même le début du printemps, en mai-juin habituellement. Son nectar est apprécié des abeilles et des oiseaux et elle est aussi nommée "langue d'oiseau" (*)
De longues tiges raides et cassantes (difficiles donc à désherber à posteriori...) aux feuilles très fines filent sur le sol. Dense, persistante, la plante s'étale et forme un tapis serré, presque un couvre-sol. Appréciant la mi-ombre et signe d'un sol riche, la stellaire holostée profite ici de la décomposition des feuilles du noisetier et d'un chêne sous lesquels elle a décidé de s'installer.  "Partie de rien" elle couvre maintenant plus d'1m2. 
Les narcisses pseudonarcissus, sceaux de Salomon et nivéoles d'été qui apparaissent un peu plus tard n'en sont pas gênés. Et comme elle fleurit en même temps que les primevères, devant le petit corylopsis pauciflora, cette première scène printanière toute simple me ravit.  
 
L'Herbe de la vierge commence à se faufiler plus loin entre les semis de primevères nombreux cette année (conséquence d'une météo très pluvieuse?)
Le minuscule feuillage très découpé du conopode dénudé (conopodium majus) annonce lui une jolie floraison en ombelles blanches au mois d'avril
J'espérais aussi le Nombril de Vénus (umbilicus rupestris) ou Ombilic des rochers. Ordinaire et répandu dans tout le sud-ouest de l'Europe, le Nombril de Vénus se fait pourtant bien remarquer. 
Cette petite vivace succulente au feuilles toutes mignonnes et si particulières (en creux, d'où vient ce surnom), d'un vert frais luisant l'hiver, est réjouissante. Elle se plait en sol acide et bien drainé, au soleil ou à mi-ombre, dans la pierraille, dans les anfractuosités.. 
Il y avait ici sur le muret d'arrivée un seul plant minuscule que le lierre n'avait pas réussi à étouffer. Le résultat dépasse en quelques années mon espérance.
Le Nombril de Vénus sera joli aussi en fin de printemps lorsque s'élèveront ses tiges florales, hautes et effilées, tout en nuances, blanc crème, vert pâle ou rosé. Et qui sait, si le printemps est sec et ensoleillé (?), les feuilles passeront au rouge.
Un jardin en miniature :le Nombril de Vénus, une modeste mousse et une fougère qui vient se glisser entre deux pierres
(*) Pour identifier à coup sûr la stellaire holostée, cf. le blog tout en images d'une botaniste Vanette. Des photos claires, attrayantes et bien légendées : notesdeterrain.over-blog.com

2 commentaires:

Maryline a dit…

Enormément de nombril de vénus ici dans les murets de pierres de schiste, il parait que cela se mange. Quant à la stellaire elle est très abondante également au jardin jour les talus et petits chemins environnants de sous-bois, les chiens en raffolent.
Belle soirée Dominique.

Dominique a dit…

Oui je l'ai lu aussi que le Nombril se mange, vu une recette en salade mélangée, ...sans que j'ai eu envie d'y goûter. La stellaire continue à s'étaler et à fleurir, c'est un enchantement ce printemps. Curieusement elle s'installe aussi ailleurs en un seul lieu, en haut du bois assez sec, et garnit spontanément le pied de 2 rhododendrons (r.fragrantissima qui ne va pas tarder à fleurir et r.Horizon Monarch plus tard)et d'un hydrangea seemanii (qui, peut-être, cette année commencera sa grimpette sur un chêne?). Il est vrai que tous, encore très jeunes, sont arrosés régulièrement en périodes de sécheresse. Belle fin de semaine ensoleillée Maryline.