dimanche 3 mars 2019

En jaune et noir aussi ( les hellébores orientales)

Comme beaucoup d'entre nous (on en admire chaque année les photos sur les blogs amis), j'ai d'abord découvert les hellébores orientales de couleurs pourpres (au feuillage pourpre ou vert), les blanches et celles de toutes nuances de roses (les miennes sont des hybrides spontanés d'une h. pourpre et d'une blanche). Des hellébores mouchetées (dénommées "guttatus"), les "picotee" (au liseré des fleurs plus coloré) etc...... C'était il y a  plus de vingt ans et je ne m'en suis jamais lassée.
Quelques années plus tard, admirant pour la première fois des hellébores ardoisées (au Jardin remarquable du Plessis Sasnières, au nord-ouest de Blois), j'ai compris qu'il était possible de composer plusieurs harmonies différentes.
 Une hellébore noire Abigail de la pépinière belge WinterAngels. Kwekerij Verboom. choisie en fleurs à St-Jean de Beauregard avril 2018
L'occasion était trop belle ici avec la floraison précoce du cornus officinal. La composition s'étoffe maintenant : ont été réunies aux alentours du cornus officinalis et d'un rhododendron yakushimanum flava (qui fleurira plus tard du même jaune pâle) trois hellébores jaunes - dont une à coeur rouge - deux hellébores noires et une hellébore Slaty blue, plutôt ardoisée, issue de l'hybridation de l'h.torquatus.  
Le cornus officinal filtrera la lumière au-dessus du massif pendant l'été
Chaque pied d'hellébore est de provenance différente ce qui permet des variations (et aiguise l'observation) : hauteur des tiges, taille des fleurs, velouté des pétales noirs...
J'attends la floraison de leurs premiers semis, peut-être dans deux ans (?) sans savoir ...à quoi m'attendre.
Une hellébore jaune très pâle à coeur d'anémone vert provenant du Jardin de Vastérival
En réalité celles qu'on nomme "hellébores orientales" regroupent plusieurs espèces dont l'hybridation qui fut d'abord naturelle est peut-être sans fin... Toutes les espèces proviennent des mêmes régions : Balkans, Croatie, Grèce du nord... Les pourpres peuvent être issues d'h.purpurescens ou d'h.atrorubens, les jaunes ont de l'h.odorus "dans les veines", les noires de l'h.torquatus disais-je. De quoi en perdre son latin.  
 Je laisse en cette saison à leur pied de nombreux arums italicum spontanés (avant de les enlever plus tard à l'aide d'une gouge à asperges). Le feuillage bien vert des arums rehausse le noir des hellébores. 
Des epimedium x versicolor sulphureum forment la bordure. Je garde aussi précieusement son feuillage, très pourpre en cette saison, avant de l'éclaircir lors de sa pleine floraison. 
 
Par contre je n'ai pas gardé l'epimedium pinnatum Black Sea dont le feuillage hivernal ne s'est pas plus coloré ici que le classique e. x versicolor  sulphureum et dont les fleurs étaient d'un curieux mélange jaune et rose orangé. De plus son feuillage sur des tiges plus lâches se tenait moins bien comme couvre-sol.  
Le tout s'accompagne de quelques hellébores pourpres de mon ancien jardin et d'un semis spontané de geranium phaeum (aux feuilles bien tachetées...de noir) qui s'est glissé entre les plants.
 Cette nouvelle hellébore noire : de petites fleurs sur des tiges très hautes
Au bord du chemin le massif jaune pâle, pourpre et noir se détache en cette fin d'hiver sur le fond sombre des troncs des pins et des chênes. Non loin en sous-bois la tonalité jaune pâle est reprise par la floraison naissante du corylopsis pauciflora, des stachyurus praecox et de simples primevères. 

2 commentaires:

Berthille a dit…

Noirs, ardoisés, vert veiné ou non de pourpre de préférence à petites fleurs sont ceux qui ont ma préférence. Je les admire de très près mais qu'il est difficile de les mettre en valeur. Je dois bien reconnaitre, au vu de tout ce que je vois dans d'autres jardins, que les doubles clairs sont ceux qui ont le plus fort impact visuel. Et pourtant, ils n'ont pas du tout mes faveurs.

Dominique a dit…

Berthille, je partage ton affinité pour ces hellébores. L'impact des doubles ..."à l'unité" peut-être mais elles n'ont pas mes faveurs non plus.
La princesse Sturdza aussi sur ce point a ouvert la voie : les hellébores ne sont jamais aussi jolies qu"en masse". Et donc (vu le coût à l'achat)il est nécessaire d'attendre la maturité des semis. Et peu importe (à mon sens)les imperfections de quelques-uns qui pourraient être relevées par des spécialistes ou créateurs (Ces imperfections m'émeuvent plutôt...).
Le massif du cornus officinal est en pente au-dessus du chemin, ce qui favorise un peu l'observation.
Bonne semaine prochaine printanière annoncée pour tous selon les prévisions météo. Tes photos récentes de neige même éphémère m'ont étonnée j'avoue...