jeudi 19 avril 2018

Au palmarès (2). Les épimédiums persistants

A l'origine, Marie-Mad m'avait facilement convaincu, le surnom de "Fleur des Elfes" étant à lui seul un enchantement. Parmi les trois premiers épimédiums persistants que j'ai cultivés dans mon ancien jardin, deux restent parmi mes préférés, et pas seulement parce qu'ils sont des plus faciles. Les trois sont des hybrides de E.pinnatum colchicum (l'autre parent diffère), originaire du N.E de la Turquie et de l'Ouest du Caucase, à faible altitude dans les bois de pins, de chênes et d'azalées. 

L'epimedium x versicolor Sulphureum
 Il n'y a pas une saison où il ne se fasse pas remarquer, de ses jeunes feuilles nervurées en bicolore au printemps, ses fleurs bien dégagées du feuillage, d'un jaune primevère totalement "raccord" avec tant d'autres fleurs en avril, les tons chauds rouges bruns que prend son feuillage tôt dans l'été et qu'il conserve tout l'hiver sans être abîmé par le gel ( solide jusqu'à -20°). 
 
Des éclats replantés ici à mi ombre sous les vieux chênes forment aujourd'hui des touffes généreuses et s'étalent jusqu'au pied d'un jeune acer vitifolium.  C'est un des plus anciens hybrides, connu et cultivé depuis la moitié du 19è siècle. On peut affirmer qu'il a fait ses preuves...

L'épimédium x warleyense. Ses qualités de robustesse et d'une plante belle toute l'année sont identiques.Il diffère du précédent par les nuances vert pâle, jaune et orangé de son feuillage l'hiver et par sa floraison rouge cuivré et jaune, en totale harmonie.  Il forme ici en couvre-sol une des bases du "massif orangé".
 

Le troisième de mes "premiers" épimédiums fut l'E. x perralchicum Frohnleiten à la qualité bien particulière : très vigoureux et plus haut, c'est un "rapide" contrairement à la plupart, on pourrait dire qu'il galope (en terrain frais) et empiète sans état d'âme sur ses voisins si l'on n'y prend garde. Son feuillage assez grand et épineux reste vert "neutre", sans attrait particulier. Surtout la floraison grande et abondante d'un jaune citron éclatant n'est pas si facile à accorder. Peut-être éclairer pour un moment un coin sombre ? Il est resté dans mon ancien jardin...


Bien plus récemment Marie-Mad m' a fait découvrir un nouvel hybride formidable :
L'épimédium Amber Queen. Je l'appelle "l'épimédium fou". En seulement une à deux saisons il s'étale à partir d'un simple godet jusqu'à former une nappe d'un mètre sur un demi. 
   
 Les premières hampes de fleurs émergeaient le 11 avril...alors que le printemps 2018 a près d'un mois de retard

Il fleurit tôt, très abondamment et continuera de fleurir sans discontinuer tout l'été jusqu'à l'automne.  
Alors que les jeunes feuilles émergent curieusement tachées de brun noir, le feuillage reste ensuite impeccable en toutes saisons, d'un vert clair brillant qui éclaire vraiment la scène. 

Je n'ai eu qu'un relatif échec: l'epimedium flavum. Celui-ci vivote, peine malgré les années à forcir,  le feuillage restant minuscule, n'ayant vu qu'une seule fois une fleur... Alors je viens d'introduire à sa place au pied d'un stewartia pseudocamellia, l'épimédium Flower of Sulphur, un hybride récent de l'E.flavum (je persiste...) et de l'E. ogisui, à l'abondante floraison jaune crème. Son obtenteur Robin White, d'une pépinière britannique, est déjà auteur de l'épimédium Amber Queen.  Une valeur sûre ! J'ai bon espoir.

Pour finir un "détail technique" : il est souvent conseillé de raser et supprimer tout l'ancien feuillage avant l'apparition des fleurs. En ayant fait la triste expérience (ces pauvrettes ainsi que les premières tiges du nouveau feuillage apparaissant bien seuls sur le sol dénudé), j'opte pour une solution médiane, plus nuancée, en ôtant seulement les tiges et feuilles desséchées, noircies, fatiguées et conservant celles encore colorées et en pleine forme jusqu'au renouvellement complet du feuillage.

2 commentaires:

maryse h a dit…

Tu as une très belle collection et j'adore celui présenté dans ton premier article.Je fais attention à la forme et à la couleur du feuillage .Cela me semble important .J'ai quelques variétés dont deux nommées par toi , les plus courantes , plus le rubrum que je dois déplacer car il va finir par être mangé par son voisin impétueux .Dans un nouveau massif sous le tilleul , j'ai placé des exemplaires de chez Delabroyes , de sa série des Elfes .L'un s'est bien étoffé mais deux ont énormément de mal et n'ont d'ailleurs pas fleuri cette année.Comme toi je coupe les feuilles selon les besoins . Ce sont des fleurs que j'adore ! Quelle élégance ! Bises Dominique

Dominique a dit…

Maryse, l'epimedium epstenii est un "coup de coeur". Ses fleurs une fois bien ouvertes sont assez grandes, et leur forme point trop en "araignées", ce que personnellement je n'apprécie pas tant. L'epimedium rubrum est aussi "un bon" qui a fait partie du voayage.... Comme il est plus tardif ici il va clôturer le prochain et dernier article du palmarès avec plusieurs "très verts", asiatiques ou autres (que j'ai laissés ou donnés pour la plupart lors du déménagement) à placer dans des circonstances différentes. Très bon we "printestival".