mardi 18 février 2020

Jardins "sauvages"

Une envie plus forte de "naturel" ou un site qui s'y prête peut conduire à "ensauvager " le  jardin, en laissant des semis spontanés prospérer ou des plantes indigènes vagabonder - au grand dam de ceux pour qui un jardin "il faut que ce soit propre"-.
    
Sissinghurst : Au pied d'un rosier jaune à fleurs simples un geranium phaeum se ressème à foison
La tendance n'est pas nouvelle. "The Wild garden" (*) publié par l'irlandais William Robinson en 1870 fit des émules au 20ème siècle dans toute l'Europe, aux Etats-Unis jusqu'en Australie. En France cette sensibilité gagna du terrain (si j'ose dire...) à partir des années 1980-1990. 
Dans mes années d'apprentissage du jardinage j'ai ainsi été influencée par une anglaise Violet Stevenson ("Créer un jardin sauvage". Nathan. 1995. - encore disponible sur le web-), bien sûr le paysagiste Gilles Clément et d'autres.
L'esprit s'affine aujourd'hui en tenant compte des interactions des plantes entre elles, des questions sur la biodiversité et des évolutions inéluctables du climat. 
De grands jardins anglais y contribuent. Cette plate-bande "sauvage"de printemps est une des surprises rencontrées à Savill Garden (lorsqu'on remonte du Spring Wood,  avec les clairières  "The Glades" et le jardin d'eau "Bog Garden").
The Savill Garden dans le grand parc royal de Windsor
Pour leur part les jardiniers actuels de Sissinghurst innovent. Ils apportent une touche d'ambiance "naturelle" dans des lieux un peu à l'écart : le long des façades nord et est du Cottage, en pied de certains murs, ou en lisière du jardin vers le domaine agricole. 
Sissinghurst : un tapis serré "tricoté  sur la façade nord du Cottage

Pavots des Pyrénées (meconopsis cambrica) qui se ressèment facilement, anémones de bois, fougères, véronique petit-chêne, jacinthes des bois (hyacinthoides non-scripta),... autour de fothergilla  gardenii


 
Sissinghurst : Une échappée depuis le fond du jardin au Sud vers les prairies environnantes

Les rosiers botaniques et hybrides à fleurs simples trouvent facilement leur place : des feuillages indemnes de maladies, de petites roses délicates qui seront suivies de jolis fruits.

Sissinghurst : un rosier botanique à fleurs rose pâle au-dessus d'un tapis mêlant corydales, primevères et digitales.  Non loin, un rosier William III, (rosa spinosissima) rosier pimprenelle avec des boutons en profusion fin mai

Une ambiance "sauvage" au jardin peut être bien différente lorsque le désir est de se transporter ailleurs, de rêver d'autres continents. A Wisley c'est ce que propose entre autres un sous-bois quasi asiatique. 

 
Wisley: Sous le couvert d'un bois de chêne, rhododendrons, ligulaires, epimediums...avec les semis de geranium phaeum (= g.lividum) en couvre-sol : une vivace...originaire d'Europe centrale, fréquente dans les Pyrénées et en Auvergne
(*) Pour en savoir plus : "Le fameux Wild Garden. Le jardin sauvage ou Jardin Naturel". W.Robinson.Traduit en français par Florence André. éditions Petit Génie. 2014

2 commentaires:

Maryline a dit…

J'aime beaucoup ces ambiances là aussi ! C'est assez vite gratifiant et plaisant à l'œil, et cela demande moins de travail par la suite, comme je deviens paresseuse ! J'envie toutes tes connaissances et tes nombreuses visites en Angleterre, continues-tu toujours à y aller ? Je désespère qu'une ou un Breton organise un tel séjour, j'aimerais tellement trouver quelqu'une jardinière car je ne me sens pas d'y aller toute seule. Merci à toi pour ces jolis partages en attendant. Une douce soirée.

Dominique a dit…

Maryline, ce n'est pas la paresse,plutôt l'émerveillement devant ce que réalise la nature par elle-même non? Je voulais retourner en Angleterre avant que s'applique le Brexit. Plus envie maintenant. Destinations l'Ecosse, l'Irlande "and so on"...

En Finistère, es-tu si loin de Bretagne sud? Je viens d'adhérer à l'association Balades et jardins dont les visites de jardins, conférences, événements sont justement l'objet (programme sur baladesetjardins.fr), dans une ambiance formidable avec une présidente franco-irlandaise, véritable boute-en-train. Chacun vient (parfois de loin) selon ses centres d'intérêt et disponibilités de calendrier. Je te comprends, seule c'est moins gai. Bonne journée et fin de semaine Maryline, sans tempête pour cette fois.