lundi 22 octobre 2018

Autres lieux, autres jardins

Autres lieux, autre univers... Sur les hauteurs de la station balnéaire d'Arcachon la Ville d'Hiver a conservé un ensemble exceptionnel de villas et jardins de la 2ème moitié du 19ème siècle...Sur des dizaines d'hectares, se succèdent des maisons de villégiature de toutes tailles, depuis l'imposant et ostentatoire "château" au modeste "chalet" désuet au charme fou. Une architecture "pittoresque" et débridée qui associe plusieurs styles, néo-classique, néo-gothique, mauresque, colonial...

Station de cure renommée dès les années 1820 pour les bains de mer, les banquiers Péreire et leur Compagnie des Chemins de Fer du Midi aménagent quarante ans plus tard un très vaste lotissement sur les hauts de la dune plantée de pins. Sur certaines parcelles en contrebas ils construisent de petits "chalets"destinés aux curistes, mis en vente ou en location. 

La Ville d'Hiver d'Arcachon connut rapidement un grand succès. De riches négociants bordelais, des industriels fortunés, commerçants, fils de familles britanniques acquièrent des lots et se font construire de vastes demeures montrant leur bonne fortune.

J'ai arpenté la Ville d'Hiver plusieurs heures le week-end dernier, grimpant et descendant les allées en courbe et les rues dessinées soigneusement (pour éviter les courants d'air) lors de la création de ce quartier  très "fashionable". 
 Le développement des jardins aménagés dès l'origine a transformé au fil des décennies l'ambiance de la Ville d'Hiver.  Certaines villas se devinent seulement à travers leurs jardins. 
Des "vues sur mer" se sont fermées, les grands arbres exotiques plantés ont modifié l'échelle du site, des arbustes se sont multipliés et ont pris leurs aises. Rhododendrons, pittosporums, arbousiers, lauriers rose sont partout. Et le fleurissement du Parc Mauresque, dans "le style Napoléon III" avec nombre d'espèces exotiques, est ici bien à sa place. 
Malgré tout des arbres subissent de plein fouet les fortes tempêtes. D'autres résistent. J'ai remarqué la haute silhouette de splendides pins parasols et la ramure extraordinaire de chênes liège. 

La plupart des jardins, soigneusement entretenus ou non, sont empreints d'une certaine nostalgie, tout comme ces architectures. L'étonnant est qu'elles et eux aient résisté aux générations suivantes (de spéculateurs), contrairement à bien d'autres stations balnéaires françaises, et que cet ensemble, extraordinaire par son nombre et sa diversité, perdure. Le découvrir en se perdant dans le dédale des rues, allées et impasses est un enchantement.  

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