Il a bien fallu se pencher sur le genre des rhododendrons, apprendre à le connaître. Jusqu'alors les feuillages, souvent ternes, de ces grands arbustes persistants, la lourdeur de certaines fleurs très "choux" (et les sols non acides dans les précédents jardins) n'avaient pas provoqué mon intérêt. Un voyage en Irlande il y a dix ans m'avait quand même "émoustillé" (cf. article du 6 mai 2009. Jardin de Glengarriff).
Un des grands et vieux rhododendrons (decorum ? fortunei?) de Glengarriff
Dès mon arrivée ici j'ai supprimé quelques rhododendrons plantés trop près de la maison, obscurcissant l'intérieur ainsi que les variétés "rose flashy" décidément non compatibles avec le site. Mais les rhododendrons étaient quasi les seuls arbustes présents sur le terrain, plantés en diverses parties du jardin il y a quarante ans. Certains encadraient des vues, calaient des perspectives ou pouvaient préfigurer l'emplacement de futurs aménagements ("la coulée des hydrangeas"). Plusieurs avaient de beaux volumes et des floraisons successives dont différents rhododendrons rouges dans l'allée des camellias (rouges aussi... et un blanc).
La visite de jardins bretons (Kerdalo, Le Pellinec, Trévarez...) ont exercé l'oeil. Parmi les découvertes, celle des rhododendrons yakushimanum (au Pellinec notamment), et parmi les r. yakushimanum, le Flava.
Comme leur nom l'indique, les rhododendrons yakushimanum sont originaires de l'ile de Yakushima au Japon. Ils poussent exclusivement sur cette île, en montagne entre 1200 et 1800m (et donc résistent jusqu'à -25°), se plaisent au soleil ou à la mi-ombre et curieusement peuvent être épiphytes sur de vieux cryptomérias. Le jeune feuillage argenté et duveteux est spectaculaire. L'espèce fleurit rose très pâle, quasi blanche, rose en boutons.
Le port dense et compact, arrondi de ce petit rhododendron a vite séduit d'autant qu'il est très facile à cultiver (en sol acide). Le rhododendron yakushimanum est donc parent de nombreux hybrides roses, blancs, voire rouges. Le rhododendron Flava est une exception.
La floraison est d'un délicat jaune primevère avec une pointe de rouge à la base, les boutons rose légèrement abricoté. Résultat d'un croisement entre le r.wardii et le r.“Koichiro Wada“en 1953, il a le port d'un grand r.yakushimanum (1,20 m en tous sens), la même résistance au froid, une bonne vigueur au soleil. Les feuilles sont brillantes et arrondies sans le jeune feuillage argenté des yakushimanum. Je voulais à la fois temporiser tous les rhododendrons rouges, accompagner d'un arbuste persistant le massif du cornouiller officinal et conclure la palette des floraisons printanières jaune primevère qui éclaire le sous-bois un peu plus loin.
C'est lui que j'ai choisi (aux Pépinières Botaniques Armoricaines, chez Joseph Le Cam). Ayant déjà plus de 5 ans à la plantation et d'un volume bien présent, sa floraison est plus abondante d'année en année, magnifique en mai, écourtée hélas en 2018 par les pluies orageuses de ces derniers jours.
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