mardi 29 juin 2021

Xanthorhiza simplicissima ... comment s'en souvenir... ?

 "Il n'y a que les imbéciles qui...." vous connaissez l'adage. Après 30 ans de jardinage, j'ai craqué. Pendant si longtemps je n'ai pas voulu étiqueter les plantes, enfouissant seulement au pied l'étiquette du producteur (...rarement retrouvée ensuite). Une vague intention pourtant en 2018 découvrant une belle panoplie sur le stand de Botanique éditions à St-Jean de Beauregard. J'en étais revenue avec un assortiment, stocké depuis sans y toucher.

Certes j'ai toujours consigné le nom, la date d'achat et la provenance des plantes dans un carnet. Mais après tant d'années, plusieurs raisons m'ont conduite à passer à l'acte : 

- dans ce site plus vaste que mes anciens jardins, le nombre croissant d'espèces et variétés complique la composition des massifs, notamment la bordure au pied du vieux talus (50m de long x 1,50m de large),

- les achats d'espèces ou variétés méconnues, aux noms pas si simples à mémoriser, comme le xanthorhiza simplicissima... (un couvre-sol de mi-ombre que le pépiniériste Stéphane Bellec. Berné.56 m'a fait connaître),

- la disparition des vivaces caduques l'hiver alors qu'on a justement prévu d'en déplacer certaines, 

- le piétinement bien involontaire du jardinier venu vous donner un coup de main, 

- et une certaine paresse l'âge venant ? 

Autant de (bonnes ?) raisons qui m'ont incitée récemment à étiqueter nombre d'arbres, arbustes, vivaces.

J'ai choisi plusieurs types d'étiquettes de tailles différentes, durables et abordables (par paquets de 50 ou 10), un design simple, un fond noir avec une règle d'or : une implantation la plus discrète possible. Il ne s'agit pas de souligner "des collections" ni de singer un jardin botanique... encore moins de faire "de la déco".

- De fines languettes percées en plastique souple à graver (le stylet est fourni) pour les arbres et grands arbustes, des étiquettes recommandées par Xavier, un grand jardinier angevin (Long life Label de la pépinière MacPennys of Bransgore). Je les grave (plus ou moins maladroitement...) du nom botanique, de l'année de plantation et les suspends au coeur des branches avec un lien fin et souple brun. 

- Des étiquettes rectangulaires fichées sur un bâtonnet en bois pour  les petits arbustes et grandes vivaces (cf. 1ère photo).

- Des plus petites (2 tailles) avec support, directement enfoncées dans le sol.  (Elles viennent toutes de Botanique éditions).

Je m'applique d'une écriture cursive régulière, (souvenir de l'école primaire...ces étiquettes s'effacent  facilement à l'éponge humide en cas de raté...) et note au feutre fin blanc Posca le nom botanique de la plante, sa provenance, quelquefois l'année de plantation, le nombre de pieds plantés.

Ce matin, j'ai enfin repéré, avec sa grande fleur rose, où j'avais déplacé le geranium "Sirak"  (geranium gracile x geranium ibericum), sans le confondre avec les pieds du geranium magnificum (un autre hybride de g.iberium, précoce, aux grandes fleurs d'un beau violet, un de mes préférés). Je vais refaire une étiquette...  

mardi 22 juin 2021

Rose magenta et jaune vif (l'im)possible accord

Il faut être vraiment douée pour oser associer les tons vifs d'un rose puissant et d'un jaune brillant. Annick de la Thullay (créatrice des jardins de Quinipily.56) l'a fait à Keronic le long du muret qui sépare le jardin "à la française" de la cour d'entrée. On s'interroge : pourquoi cela "matche" comme diraient les canadiens? En s'approchant, on comprend : les lupins...à deux tons rose et jaune plus pâle font le lien. 

La bordure côté cour 

De l'autre côté du muret, l'accord est plus sage : le rose vif est associé au blanc et gris vert avec en transition des lupins blancs, des lupins roses, d'un rose aussi vif que les roses... 

La bordure côté jardin

Avec aussi des grands classiques dont on ne saurait se lasser : pivoines, petites heuchera sanguinea (pourtant quelque peu oubliées...). Le parc de Keronic a été une belle découverte lors de Rendez-vous aux jardins 2021 et l'accueil enthousiaste et chaleureux de ses propriétaires communicatif.


 

jeudi 3 juin 2021

Le schizophragma hydrangeoides, il grimpe (enfin) !

 

Les fleurs du schizophragma s'ouvriront à la mi-juin

Je le savais pourtant : acheter un grand arbuste élevé en conteneur durant plusieurs années, serré dans son contenant n'est pas vraiment gagner du temps, au contraire. 

 Le schizophragma hydrangeoides, une liane originaire d'Asie, Corée, Japon... proche des hortensias grimpants

L'expérience de ce schizophragma hydrangeoides ramené d'une pépinière bretonne il y a 6 ans l'a encore confirmé : l'arbuste une fois planté entre deux grands pins (avec tous les soins d'usage) a commencé par régresser. Il s'est délesté de plusieurs de ses branches, comme si le mettre en pleine terre était "trop lui demander". Régulièrement arrosé au cours des étés suivants il n'est pas mort  mais avait depuis piètre allure et ne fleurissait quasiment pas.

Le schizophragma hydrangeoides aux feuilles de velours s'apprête à bien fleurir cette année en dentelles de grandes fleurs blanches

J'ai persévéré et lui ai donné encore plus de soins : un paillage épais de feuilles de chêne à son pied sur une large circonférence puis un apport d'une bonne dose de Bochevo à l'automne ces 3 dernières années. Il a repris de la vigueur. En 2019 il fit une première tentative en lançant timidement une première tige et ses crampons sur un des pins : perdue dans l'épaisseur de l'écorce cette tige a avorté.  

Alors j'ai observé avec joie à l'automne dernier une nouvelle bien plus vigoureuse s'accrocher sur le même tronc dans la même direction. Et cette fois, il grimpe !

Planté à l'ombre de 2 grands pins maritimes, le schizophragma hydrangeoides a tendance à se diriger vers la lumière, vers l'est et le soleil du matin

Sur l'autre face je constate aujourd'hui qu'une branche se développe avec vigueur et s'appuie maintenant sur le deuxième tronc. Cette fois le pari semble gagné. On le dit pouvoir atteindre 10m de haut. Je n'en demande pas tant mais sait-on jamais.

Les fleurs dureront plusieurs semaines et mêmes fanées attireront le regard