"Il n'y a que les imbéciles qui...." vous connaissez l'adage. Après 30 ans de jardinage, j'ai craqué. Pendant si longtemps je n'ai pas voulu étiqueter les plantes, enfouissant seulement au pied l'étiquette du producteur (...rarement retrouvée ensuite). Une vague intention pourtant en 2018 découvrant une belle panoplie sur le stand de Botanique éditions à St-Jean de Beauregard. J'en étais revenue avec un assortiment, stocké depuis sans y toucher.
Certes j'ai toujours consigné le nom, la date d'achat et la provenance des plantes dans un carnet. Mais après tant d'années, plusieurs raisons m'ont conduite à passer à l'acte :
- dans ce site plus vaste que mes anciens jardins, le nombre croissant d'espèces et variétés complique la composition des massifs, notamment la bordure au pied du vieux talus (50m de long x 1,50m de large),
- les achats d'espèces ou variétés méconnues, aux noms pas si simples à mémoriser, comme le xanthorhiza simplicissima... (un couvre-sol de mi-ombre que le pépiniériste Stéphane Bellec. Berné.56 m'a fait connaître),
- la disparition des vivaces caduques l'hiver alors qu'on a justement prévu d'en déplacer certaines,
- le piétinement bien involontaire du jardinier venu vous donner un coup de main,
- et une certaine paresse l'âge venant ?
Autant de (bonnes ?) raisons qui m'ont incitée récemment à étiqueter nombre d'arbres, arbustes, vivaces.
J'ai choisi plusieurs types d'étiquettes de tailles différentes, durables et abordables (par paquets de 50 ou 10), un design simple, un fond noir avec une règle d'or : une implantation la plus discrète possible. Il ne s'agit pas de souligner "des collections" ni de singer un jardin botanique... encore moins de faire "de la déco".
- De fines languettes percées en plastique souple à graver (le stylet est fourni) pour les arbres et grands arbustes, des étiquettes recommandées par Xavier, un grand jardinier angevin (Long life Label de la pépinière MacPennys of Bransgore). Je les grave (plus ou moins maladroitement...) du nom botanique, de l'année de plantation et les suspends au coeur des branches avec un lien fin et souple brun.
- Des étiquettes rectangulaires fichées sur un bâtonnet en bois pour les petits arbustes et grandes vivaces (cf. 1ère photo).
- Des plus petites (2 tailles) avec support, directement enfoncées dans le sol. (Elles viennent toutes de Botanique éditions).
Je m'applique d'une écriture cursive régulière, (souvenir de l'école primaire...ces étiquettes s'effacent facilement à l'éponge humide en cas de raté...) et note au feutre fin blanc Posca le nom botanique de la plante, sa provenance, quelquefois l'année de plantation, le nombre de pieds plantés.
Ce matin, j'ai enfin repéré, avec sa grande fleur rose, où j'avais déplacé le geranium "Sirak" (geranium gracile x geranium ibericum), sans le confondre avec les pieds du geranium magnificum (un autre hybride de g.iberium, précoce, aux grandes fleurs d'un beau violet, un de mes préférés). Je vais refaire une étiquette...