Elle était apparue parmi les «mauvaises herbes», modeste et légère, signe d’une terre qui retient la fraîcheur. J’avais épargné ses quelques pieds et je ne le regrette pas ! Sa teinte lilas pâle se remarque dès mars sur des tiges graciles d’une vingtaine de centimètres ; presque une julienne des jardins en miniature (encore que le feuillage en diffère nettement : de simples rosettes au pied de la plante). Cette discrète vivace est en fait une intercontinentale, prospérant dans le nord de l’Amérique comme dans toute l’Europe jusqu’en Sibérie. Elle forme maintenant au jardin sans nuire aucunement à ses voisines quelques touffes solides, ravissantes près des jeunes tiges et feuillages pourpres de rosiers, heuchera micrantha ou persicaria Red Dragon. Elle s’est enhardie dans la pelouse jusqu’à créer un dilemne.
Tondre ou ne pas (encore) tondre ? Car un papillon très précoce en saison la choisit pour pondre : l’Aurore dont le mâle est reconnaissable par la large plage orange sur l’angle des ailes avant (la femelle est simplement blanche avec un point et la frange des ailes avant noirs. A ne pas confondre avec les piérides). Je vais attendre encore un peu…
(Pour être sûre de reconnaître les papillons au jardin et dans la nature, je garde en poche un petit livre précis et bien pratique « Les papillons » par Jean David aux éditions Gisserot »).