Il se laisse oublier quasiment toute l'année : un port un peu lâche et brouillon s'il n'est pas suivi régulièrement par une taille adaptée, un feuillage neutre caduc ou semi-persistant selon les températures hivernales, des fleurs discrètes, un arbuste qui ne fait pas la une. Modeste aussi par son origine, on sait peu de lui hormis qu'il est originaire de Chine, il n'est connu qu'en culture. Pourtant c'est un de mes préférés. Chaque hiver, je m'émerveille comme la première fois de son parfum citronné d'une subtilité sans égale. Cette année dès les derniers jours de novembre, les deux spécimens plantés ici dans des conditions bien différentes et de provenances diverses ont commencé à fleurir.
Peu sensible à la nature du sol, le lonicera fragrantissima se plait également au soleil et à mi-ombre. Il supporte la sécheresse mais j'ai préféré le premier été suivant la plantation d'un jeune plant ramené du Vastérival pailler son pied. Il fleurira par vagues et embaumera autour de lui une grande partie de l'hiver, réconfortant et tonique.
Le lonicera fragrantissima occupe en 4-5 ans un beau volume de 2mx2m et continue à prendre de la vigueur d'année en année. Pour qu'il reste élégant et ne vieillisse pas, je prends soin de supprimer à la base les vieilles charpentières au profit des rameaux vigoureux apparus sur la souche. Et je taille de même au milieu et en tête de l'arbuste, en gardant les jeunes rejets de couleur claire qui se forment à mi-hauteur sur le bois de l'année précédente. Ceci permet de supprimer le bois mort ou faible et d'aérer le centre de l'arbuste avec en conséquence une végétation plus saine. (En cas de doute sur le mode de taille d'un arbuste, je me réfère toujours à l'ouvrage de Pascal Prieur "La taille raisonnée des arbustes d'ornement" paru aux éditions Ulmer. Un vocabulaire scientifique un peu complexe pour une simple jardinière mais une méthode basée sur l'observation accessible à tous).