jeudi 27 août 2020

Au palmarès 2020 des "résiste au sec"

Les grosses averses orageuses qui marquent traditionnellement la bascule du 15 août soulagent enfin les plantes après la grande sécheresse de l'été. Ce répit tant attendu suggère un palmarès des arbres, arbustes et vivaces qui se font remarquer pour leur grande résistance. L'été 2020, je décerne le titre à plusieurs champions parmi les arbres, arbustes, vivaces et fougères. 
Dans la catégorie Arbres, useul est cité, les espèces méditerranéennes étant hors concours (arbousiers, chêne vert...).
* Le cèdre de l'Himalaya : ce grand arbre réclame pourtant une certaine humidité l'été. Se contente-t-il ici (jusqu'à présent) de l'ambiance océanique toute proche? Ces dernières années bien éclairé depuis l'abattage d'un cyprès (planté trop proche il y a 40 ans), le cèdre a rapidement rééquilibré sa silhouette et atteindra peut-être un jour 30 m de hauteur. Ce plein été 2020, il a développé sans broncher ses jeunes aiguilles d'un vert très tendre, si douces au toucher. 
Dans la catégorie Arbustes : 
*Le cornus officinalis : les feuilles n'ont pas grillé, les boutons à fleurs se sont formés normalement, aucun signe de fatigue.
*Les stephanandra tanakae : la croissance se poursuit, le port ne fléchit pas, le feuillage commence tout juste à s'éclairer annonçant sa jolie couleur jaune beurre de l'automne. 
Le grand stephanandra tanakae (planté en 2014) mesure 1,80m. Il s'est bien étoffé et son feuillage très dense  n'a pas souffert de l'été
Les plus jeunes stephanandra tanakae (plantés en 2017) ont lancé de nouvelles tiges vigoureuses aux feuilles nettement plus grandes
* Les pieris japonica : ils semblent imperturbables (contrairement aux rhododendrons dont les feuilles pendantes révèlent - comme les hydrangeas - le manque d'eau). Ils font mentir leur réputation de croissance lente, ayant atteint plus de 2m d'envergure en 7 ans.
Dans la catégorie Vivaces et fougères:
* Les thalictrums delavayi Splendide : ils fleurissent tout l'été comme si de rien n'était, en blanc ou en mauve lilas, en gardant intact leur joli feuillage d'ancolie.
* Le geranium vivace "Tiny Monster" résiste logiquement à la sécheresse puisque cet hybride a du geranium sanguineum dans les veines (si j'ose dire). Méritant bien son nom, il forme un couvre-sol compact qui s'étale à toute allure. Et en plus il fleurira jusqu'à l'hiver...
*La dryopteris buschiana : cette fougère persistante, élancée et gracieuse garde des frondes vert clair toute l'année. On la remarque encore plus pendant l'été par sa légèreté et sa fraîcheur dans les massifs.
Une dryopteris buschiana en arrière-plan d'un hydrangea serrata Shojo. Celui-ci a vite pris ses couleurs lie de vin d'arrière-saison 
D'autres plantes, très jeunes encore, doivent encore faire leurs preuves mais m'ont vraiment étonné cet été (euonymys nanus turkestanicus, parrotiopsis jacquemontiana,clematis jouiniana Robert Brydon..). Il est  possible qu'elles figurent au palmarès l'an prochain...
Les averses récentes ont vite fait oublier le "coup de fatigue"des asters d'automne qui entament leur floraison.

vendredi 14 août 2020

Un hamamélis Diane... à contre sens

Allez comprendre... Cet hamamélis Diane (vous avez bien lu) planté consciencieusement en 2013 à distance du magnolia liliiflora s'est d'abord comporté comme tout bon hamamélis. Comme son cousin (ou plutôt sa cousine) Jelena planté plus bas quasi en même temps. (Les deux sont des croisements horticoles sélectionnés et baptisés à l'arboretum de Kalmthout en Belgique). L'hamamélis Jelena est plus précoce que Diane.
Diane s'est bien installé, a rapidement pris son port en éventail. Premier signal d'alerte l'été 2018 : je remarquai 2 ou 3 fleurs jaunes perdues au coeur du feuillage. 
 
 Des fleurs jaune vif plus grandes que celles de " Diane" d'un rouge profond...

En 2019, sa croissance a été spectaculaire ("normal" après 6 ans de plantation) avec un feuillage particulièrement dense. Des feuilles larges et abondantes...qui ne sont tombées ni avant ni pendant l'hiver, pas avant la moitié du printemps. En janvier les fleurs d'un beau rouge sont restées quasi invisibles parmi les tristes feuilles pendantes d'un cuir terne. 
Mais ce début août 2020, l'arbuste a soudainement refleuri ... de fleurs jaune vif sur la totalité de l'arbuste. A contre-courant de tout ce qu'on croit connaître. 
L'hamamélis en fleurs sur toutes ses branches de 2 ans et plus

De quoi être perplexe : Pourquoi une floraison en plein été ? Un porte-greffe "qui prend le dessus"? "Le chant du cygne" d'un arbuste annonçant sa mort prochaine ? Peut-être la première hypothèse. Remontons la piste. Diane et Jelena sont le résultat de croisements de deux espèces l'hamamelis mollis (de Chine) et l'hamamelis japonica (du Japon, of course). MAIS leur multiplication se réalise en greffant les variétés sur l'hamamelis virginiana (un américain, du Québec au Texas) ...qui fleurit jaune vif à partir d'octobre. Les plantes greffées fleurissent rapidement, ce qui fit le bonheur (peu durable en l'occurrence) de la jardinière. 

L'hamamélis Diane en lisière du massif du magnolia liliiflora au printemps, lorsqu'il n'avait pas encore annoncé la couleur...

Car Jelena de Belder recommandait bien (*) de "veiller à ce que le porte-greffe ne reprenne le dessus, on peut le voir aisément, car le feuillage de h.virginiana est plus étroit et plus velu"
Que va-t'il advenir de cet hamamélis que je n'ose plus appeler Diane ? Attendons cet hiver avant de statuer  sur son sort...

L'hamamélis Diane en arrière-plan du magnolia

(*) Jelena de Belder. Arbres et arbustes pour parcs et jardins. La Maison Rustique. 1994.

dimanche 9 août 2020

Elles bloguent, ils bloguent, nous bloguerons

Une période si troublée ce printemps jusqu'à l'été, du confinement au déconfinement, qui éloigne de l'envie et du coeur au blog. Le jardin est magnanime (encore que les périodes de sécheresse ne pardonnent pas l'absence) et "s'est débrouillé" vaille que vaille. 
Le styrax japonica planté à l'automne 2014 s'est révélé vraiment "costaud" dans ce terrain acide et très filtrant. Il accélère sa croissance depuis l'année dernière et dans un an je commencerai à admirer en mai sa ravissante floraison...par en-dessous. 
Tant pis si le désherbage insuffisant n'a pu contrôler l'expansion délirante et la ténacité de la violette des chiens (viola canina) partout dans les massifs. J'ai pourtant de grandes satisfactions (dans ce qui n'est pas un jardin, je le répète), un site boisé naturel jardiné plutôt. Il est bien moins fleuri, de roses, de vivaces... que mes anciens jardins de Nantes et du Lot. 
 
L'hydrangea aspera Rocklon planté en 2013, après avoir souffert de l'hiver 2017, dépasse maintenant allègrement 2m x 2m. Depuis l'année dernière ses fleurs sont très grandes, nombreuses et "tiennent" longtemps à l'automne
 
L'hydrangea aspera Rocklon en début de floraison
Quoi qu'il en soit, il connait sa première maturité : après 6 ans de plantations, les arbres et arbustes ne sont plus de simples piquets ou "manches à balais". Les structures se dessinent, les volumes apparaissent.
Je suis émue par la hauteur atteinte aujourd'hui par les pieris japonica Forest Flame sauvés à mon arrivée en 2012 ou par la résistance et l'ampleur prise en peu d'années par les azalées daviesii dans cette terre pas vraiment fraîche. 
Parmi les quelques vivaces transplantées, les grands asters ericoides, lateriflorus, Marina Wolkonsky...appréciés des insectes en arrière saison estivale, cernent le carré du "mini-potager" 
Les géraniums vivaces (lorsqu'ils ne sont pas broutés par les chevreuils) et les heuchères se sont bien adaptés. Ici Patricia utilisé avec parcimonie, presque un peu "flaschie" dans ce site 
Mais les messages jardiniers laissés sans réponse me désolent et ces billets de Tempsdejardin tels des bouteilles à la mer espèrent des jours meilleurs. Les rencontres entre jardiniers et jardinières, dans les associations, sur les fêtes des plantes... ont aussi tellement manqué. Dans ce contexte les blogs sont un lien précieux. Donc elles bloguent, ils bloguent, nous bloguerons...
La couleur est offerte par les feuillages. Le stachyurus vire au rose tyrien dès le plein été.