Certes oui par ce soleil ardent, les températures frôlant voire dépassant les 30° et le vent chaud. Un tour du jardin à la fraîcheur des premières heures du matin s'impose depuis quelques jours.
La chaleur a écourté la somptueuse floraison bleu profond du précoce hydrangea serrata subsp. yezoensis. En un jour les fleurs stériles ont pâli et se sont piquetées de rose Sans compter la grande sensibilité des plus jeunes hydrangéas plantés l'hiver dernier, le plus assoiffé de tous est sans conteste l'hydrangea serrata "Sapphirine" ( ou "Water Sapphire", autre nom prédestiné), encore dénommé Aquarelle.... C'est effectivement un pur joyau, translucide et diaphane, bleu ou rose pâle selon la nature du sol, acquis auprès de Paul Dussine il y a plusieurs années. Très sensible à la sécheresse il "donne l'alerte" pour tous les hydrangeas du jardin.
Planté en pied de talus dans le sol plus humifère, l'hydrangea serrata "Sapphirine n'a pas bleui
Depuis toujours la délicatesse des hydrangeas à "fleurs plates" a ma préférence qu'ils soient de l'espèce macrophylla (originaires du bord de mer) ou serrata (de la montagne). Principalement les hydrangea serrata : dans mon ancien jardin de ville au sol légèrement argileux ils supportaient bien les sécheresses estivales. Ici en sol plus léger et très drainé, les h.serrata se plaisent vraiment (le sol drainant est leur milieu d'origine) mais il faut être plus vigilant dès le printemps. (Au Japon, juin est la saison des pluies avec une hygrométrie de plus de 90%...).
L'hydrangea Tokyo Delight, un grand hybride (h.serrata x h.macrophylla) commence tout juste à fleurir (d'abord en blanc puis bleu avant de virer au rose rouge pendant l'été). Il résiste relativement mieux que d'autres à la sécheresse
Robert Mallet (de la collection Shamrock. Varengeville-sur-mer.76) souligne les différences de caractéristiques entre les deux espèces- hydrangeas serrata et macrophylla - et distingue clairement ses recommandations quant à la plantation et l'arrosage.
Le "grand" h.serrata Grayswood (+ de 1,50 m x1,50m à maturité) beau toute la saison y compris les fleurs fanées qui peuvent rester longtemps rouge foncé et vert amande
Les h. serrata de taille modeste (0,80m à 1,20m) ont des racines en surface. En principe ils résistent mieux au froid. Ici, après les fortes gelées de l'hiver dernier, des jeunes h.serrata plantés depuis un an à peine ont totalement perdu leurs parties aériennes mais sont repartis vigoureusement du pied au printemps.
Robert Mallet conseille d'arroser souvent les hydrangea serrata, mais peu, de ne pas attendre (ils ont du mal à récupérer après un manque d'eau), de les pailler abondamment après les pluies de printemps, et de ne planter que des plantes déjà grandes dotées de fortes racines. (Mes quelques échecs pourraient venir de là, succomber à l'envie, mais des plantes trop jeunes et faibles...).
Il conseille aussi de ne pas hésiter à tailler les branches les plus hautes, les plus vieilles, qui se dessèchent les premières. Je n'avais pas osé le faire jusqu'ici sur un h.serrata Beni Gaku âgé d'une dizaine d'années, transplanté de mon ancien jardin (les branches âgées et fatiguées étant seulement raccourcies). L'hydrangea peine en effet à "rajeunir" et faire de nouvelles pousses partant du pied. Je le taillerai en suivant son conseil avant le début du printemps prochain.
L;hydrangea serrata "Shojo", un des plus beaux bleus, presque "flashy" certaines années
Les hydrangeas macrophylla demandent un sol davantage riche et humifère. Généralement plus grands (1,60 à plus de 2m tels h.macrophylla Veitchii, Sea Foam..), leurs racines plus profondes résistent à la chaleur et à un épisode de sécheresse. Robert Mallet conseille, lorsqu'on constate le soir des feuilles affaissées et des fleurs amollies, de ne pas arroser trop vite. Il est important d'encourager les plantes à chercher l'eau en profondeur.
Il faudra arroser seulement si les feuilles ne se sont pas relevées le matin, en laissant couler l'eau longtemps du tuyau d'arrosage (à faible débit) : l'eau pénètrera ainsi en profondeur. Il recommande aussi d'arroser de même l'hiver après un long épisode de gel non suivi de bonnes pluies.
L.hydrangea Odoriko Amacha (serrata?macrophylla?les avis semblent diverger...), un vigoureux buisson d'1,20m bien rond et souple, très florifère
Comme les hydrangeas serrata, les h.macrophylla seront paillés juste après l'arrosage (en veillant à ce que le collet de la plante reste dégagé).
Je citerai deux hydrangeas macrophylla, plusieurs de cette espèce figurant aussi parmi mes préférés : l'h.macrophylla "Mariesii Lilacina" un classique créé par le grand horticulteur Victor Lemoine en 1904. Une beauté à admirer de près le mois prochain. Plus tardif il a un port souple, des fleurs fertiles violet au coeur, des fleurs stériles bleu roi et tard dans la saison un revers rouge sang (l'h. serrata Grayswood aussi, en sol neutre en tout cas car ici en terrain nettement plus acide le Grayswood ne prend pas hélas cette coloration. cf articles des 2 juillet - 21 novembre 2007, 6 août 2008).
Autre "coup de coeur", l'hydrangea macrophylla "Zorro" , un grand "nouveau" à fleurs bleu profond et aux spectaculaires tiges noires, vu pour la première fois dans la collection Shamrock.
Le tout jeune h.macrophylla Zorro planté cet hiver à l'extrémité d'un massif recomposé avec d'anciens h.macrophylla du jardin (d'une variété non encore identifiée...).
A condition d'être très attentif aux conditions d'exposition que requiert chaque plante (outre l'arrosage), - ombre totale, ombre lumineuse, mi-ombre (soleil tôt le matin seulement), "soleil" (cela dépend de la vigueur de l'ensoleillement...) - , il y a peu de déceptions ou d'échecs. Avec les hydrangeas on a l'embarras du choix.