D’abord les espèces à fleurs jaunes sont assez rares dans la nature. Et son origine à vrai dire peu commune (Est et Sud-Est de l’Europe, Turquie, montagnes du Caucase jusqu’à 2 200m d’altitude) prouve son caractère particulièrement solide (*). Le rhododendron luteum est aussi présent en Pologne, Slovénie et s’est naturalisé en Belgique. Son port est aéré, le feuillage caduc vert tendre, les fleurs fines et délicatement odorantes d’un parfum d’agrume. Toutes ses qualités ont justement été exploitées dans la création d’hybrides.
Pourtant ici à mi ombre il a végété une dizaine d’années, peu poussant, à compter les fleurs sur les doigts d’une main…. Jusqu’à ce que l’érable palmatum qui l’ombrageait soit éclairci. En une saison le rhododendron luteum a pris du volume et multiplié ses boutons à fleurs. Sa réaction quasi immédiate à la lumière nous a convaincus : en fin d’hiver il a été transplanté (sans aucun souci : la motte est aisément transportable) dans une petite clairière et depuis quelques jours il a pour la première fois magnifiquement fleuri. En prévision de l’été, j’ai simplement disposé à son pied un paillage de tourbe recouverte d’aiguilles de pin.
(*A ne pas confondre avec R.lutescens du Sichuan en Chine, semi-persistant, aux fleurs plus pâles, résistant à la chaleur et à la sécheresse mais pas au froid !).