Tout le monde n'a pas dans son jardin les ruines d'un logis médiéval ou d'un ancien bâtiment agricole... Il n'empêche. L'aménagement de jardins dans des ruines conservées en l'état est source d'inspiration y compris pour les plus modestes, autour d'un simple "caillou", d'un bout de talus ou pan de mur - vestiges d'un monde à jamais disparu-. A l'intérieur de Great Comp Garden (Kent) une ruine est devenue ce discret coin de repos légèrement en hauteur, ménageant un autre point de vue sur le jardin, à l'écart des visiteurs.
Le jardin de ruines le plus charmant lors du voyage en Angleterre en mai 2019 a investi une ancienne salle du logis primitif de Scotney Castle..... Il faut dire que l'ensemble du site est "bluffant" et spectaculaire. (Scotney Castle dans le Kent géré par le National Trust vaut un article à lui seul et j'y reviendrai).
Le logis médiéval en contrebas du domaine, entouré de douves, abandonné au 19è siècle pour construire sur la hauteur l'ambitieux Scotney New Castle, est dorénavant un "jardin pittoresque".
Une large bordure en mélange de vivaces et de bulbes dans l'ancien logis
A priori tout simple et sans prétention, en réalité recherché et élégant, le jardin de ruines de Scotney Castle retient l'attention des visiteurs nombreux à s'y attarder.
Une grande maîtrise des jardiniers est requise pour préserver l'équilibre entre les plantes et l'architecture, réaliser les tailles des végétaux en conservant l'impression de "naturel" alors que les grimpantes partent à l'assaut des vieux murs sans retenue.
Un porche Renaissance de l'ère Tudor ouvre sur l'ancienne salle en ruines et ce jardin. La consolidation de l'étage en bois serait tout de même bienvenue...
2 commentaires:
Végétaliser les ruines c'est tellement poétique et romantique. C'est aussi leur redonner une seconde vie à moindre fais, cela vaut tellement mieux que de les laisser envahir par les ronces. J'aime beaucoup tous ces vestiges du passé qui ont tellement d'âme. Merci beaucoup Dominique pour ce joli post.
Merci à toi Maryline pour ton commentaire. J'ai la chance quant à moi d'avoir dégagé un ancien talus agricole autrefois tout en pierres,large,en partie éboulé, planté sur le dessus de quelques chênes et de repousses d'ormes qui en reprennent possession (les beaux ormes d'origine étant morts depuis des décennies). Le pied du talus avait été replanté de cyprès de Lambert (certainement pour se protéger du vent de sud-ouest) dans les années 70-80. Cassés, à demi tombés, vilains...je me suis empressée de les faire supprimer. Ce long talus avec les restes du muret de pierres, orienté au nord et à mi-ombre, est devenu (devient!) une des principales scènes de jardin. J'ai arraché le lierre qui avait tout envahi, commencé à planter sur la pente et au pied du talus une bordure d'arbustes et de vivaces. Et je vois maintenant avec joie des semis spontanés de fougères se mêler aux plantations. Toute la longueur "n'est pas faite" mais entre le haut (sec) et le bas (frais et riche)j'ai de quoi me régaler!
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