lundi 6 avril 2020

Michelia yunnanensis, le vrai !

Le début de floraison du michelia yunnanensis. 28 mars 2020
Comment avais-je découvert le michelia yunnanensis ? Sans doute par Gérard Jean lors de la visite de son jardin de Pellinec (22). Une visite qu'il accompagnait lui-même les dimanches d'été, partageant sans compter son enthousiasme, son temps et son expérience originale. Le Jardin de Pellinec sur la côte nord Bretagne, un univers très personnel bénéficiant d'un climat doux et un Jardin Remarquable "tenu au bouton", selon une expression de mon amie Florence. 
Dans le genre le michelia yunnanensis se faisait particulièrement remarquer : le port dense, les feuilles ovales en cuiller à texture de cuir, le roux duveteux des gros boutons à fleurs qui apparaissent très tôt, sa vigueur, la beauté et l'abondance de ses fleurs blanc pur, tout en fait un petit arbuste superbe
Le jeune michelia yunnanensis planté au jardin en automne 2018. 28 mars 2020 
A condition d'être abrité du vent, en sol frais, drainé et acide, en situation plutôt ensoleillée, il atteint 2-3m en 10 ans. (Il se plait aussi parait-il en culture en pot).  
Les michelias, persistants pour la plupart, sont des arbustes proches des magnolias mais sensibles au froid (zone 8). Ils fleurissent - en blanc ou blanc rosé - tout le long des rameaux, ce qui les diffère des magnolias. 
Une floraison "en bouquets" à l'aisselle des feuilles sur les branches
La présence ici d'un vieux magnolia (le m.liliiflora planté dans les années 1970) et de quelques grands rhododendrons, camellias sous le couvert de chênes et de pins me poussait à introduire d'autres magnolias de printemps (j'admire depuis toujours ceux à fleurs blanches...). Pourquoi ne pas tenter ici au bord du golfe leur cousin le plus "rustique" le michelia yunnanensis (zone 7)? 
Lorsque je l'ai vu à l'automne suivant dans la liste d'un pépiniériste renommé, pas d'hésitation. Sur place j'ai eu le doute : des feuilles très petites, étroites et longues, un port grêle...tout différait. Face au spécialiste que dire? Je n'ai pas bronché. Ce plant reçoit les mêmes soins et il s'installe depuis 4 ans avec quelques (petites) fleurs l'année dernière, décevant.
Le soi-disant "michelia yunnanensis", bien mal nommé
Alors quelle surprise à la fête des plantes de Guerlesquin 2018 de voir sur le stand de ce même producteur un michelia yunnanensis, copie conforme du Pellinec et des photos sur les sites web? J'en fis la remarque : " l'autre était une amélioration belge, en fait pas du tout une amélioration". (Une hybridation quelconque sans doute...Chacun appréciera). J'en avais trop envie et le michelia yunnanensis, le vrai! est planté bien en vue près des pieris formosa et du photinia davidiana. Il fleurit cette année et tient ses promesses, lui!
Le "vrai" michelia yunnanensis du jardin, en pleine floraison le 6 avril 2020

6 commentaires:

Maryline a dit…

Est-ce possible de connaitre le nom du pépiniériste en question Dominique ? Parce que je ne sais pas toi, mais je ne trouve pas cela vraiment correcte. Je crois que cela m'aurait refroidie et que j'aurai préféré le racheter à quelqu'un d'autre. J'ai aussi eu ce genre de mésaventure, et du coup j'avais racheté l'arbuste en question ailleurs bien m'en a pris il va tout à fait bien. C'est un arbuste bien plaisant qui m'a fait souvent de l'œil mais je ne suis pas certaine qu'il serait suffisamment protégé ici car je suis sur les hauteurs et il y a énormément de vent.
Ton Golf doit être une bénédiction. Et je suis toujours septique quand on parle d'une situation ensoleillée mais avec un sol frais ! Ma terre étant trèèèèès caillouteuse et les vents se chargeant de la déssécher ce n'est pas évident à moins de pailler fortement j'imagine. En te souhaitant un doux week-end Pascal.

Dominique a dit…

Déçue et gênée par cette désinvolture j'en ai déduit que je n'étais pas pour lui une "assez bonne cliente", intéressante... De grands jardiniers et paysagistes tiennent dans leurs ouvrages des propos élogieux sur ses compétences (avérées). (à mon petit niveau aussi dans des articles précédents du blog). Tous les arbres et arbustes plantés ici depuis 2014, 2016, 2017, 2018 qui viennent de chez lui se sont bien installés et se développent : acer griseum, rhodo yak. Flava, liquidambar styraciflua A.Hewson, styrax japonica, stachyurus praecox, acer japonicum vitifolium, stephanandra tanakae, ilex September Gem, rhododendron occidental...Ayant traversé plusieurs fois la région pour me rendre directement à sa pépinière ou à une fête des plantes dans laquelle je savais l'y trouver, oui j'ai regretté. Dorénavant je regarde en passant sur les fêtes des plantes, sans plus.
Tu as raison de te méfier du vent, terriblement desséchant. Je viens de déplacer un stachyurus salicifolius appuyé sur une haie cette fois; le courant d'air freinait sa croissance, grillait ses jeunes tiges (sans parler des fleurs qui tombaient prématurément).
J'ai hâte ici que les houx, chênes verts, noisetiers grandissent suffisamment pour filtrer les vents d'Est en bord de route, et que les repousses d'ormes garnissent naturellement l'espace entre les 2 chênes du bas (le vent de suroît s'y engouffre terriblement). Certes le golfe du Morbihan est un endroit privilégié et je mesure chaque jour ma chance.
Pailler, pailler, pailler est indispensable, y compris à mi-ombre (avec feuilles de chênes, ou broyat d'une grosse souche de cyprès cette année. Je fais attention à laisser le collet de la plante dégagé pour le laisser "respirer", selon le bon conseil de Dominique Cousin -le Vastérival). Le "vrai" michelia yunnanensis a été planté au soleil du matin, en lisière de la canopée d'un grand chêne qui le protègera des rayons aux heures les plus chaudes. Bon week-end aussi Maryline quasi estival avant l'heure...

Maryline a dit…

Coucou Dominique j'espère que tout va bien pour toi et les tiens. Un doux week-end.

Dominique a dit…

Merci Maryline, oui tout va pour "le mieux" dans ces circonstances...J'hésite à publier de nouveaux articles : me plaindre de "la tordeuse"?...qui cette année encore a ravagé et mis en lambeaux le bas du jardin, (puis vite descendue de chênes pour s'attaquer aux arbustes, merisiers, rosiers etc... et ensuite remonté vers le haut du site pour ronger les fleurs de grands rhododendrons...), des chevreuils qui traversent et que je dois faire fuir pour éviter qu'ils broutent les azalées? d'un sanglier? apparu pour la première fois qui a fouiné tous les endroits recouverts récemment de broyat... Certes il y a de belles associations de plantes, d'harmonies, et le jardin démarré il y a 5 ans commence à "prendre tournure". Promis, si la météo le permet, demain je sors l'appareil photo!

Maryline a dit…

Mais c'est qui la "Tordeuse" une chenille ? Ok alors j'attends les prochaines photos merciiiii. Ici aussi les chevreuils passent et les sangliers parfois, les lièvres et les rabbits aussi Et je suis envahie de petites oseilles sauvages aux racines bien élastiques ! Belle journée avec des éclaircies Dominique.

Dominique a dit…

La ou les "tordeuses"? oui de minuscules chenilles de papillon de nuit, vertes, en très grand nombre, qui s'attaquent au printemps quand les températures augmentent d'abord au sommet de chênes...puis descendent au moyen de longs fils vers les merisiers, noisetiers, pommiers, autres arbres et arbustes, rosiers...dévorent les jeunes feuilles dans lesquelles elles s'enroulent, ainsi que les boutons et pétales de fleurs. Un désastre pour les jardins et la campagne, triste à voir: le paysage parait en lambeaux (désolant, pas à photographier!). Elles dévastent des vastes espaces localisés, pendant 3 à 5 ans...pour parait-il ensuite "changer de quartier". C'est la 3ème année ici. Elles "remontent" cette année et ont attaqué en haut du jardin un ou deux chênes et des fleurs de rhododendrons. Certains arbres "refont des feuilles" pendant la saison (liquidambar, noisetiers...). Des arbres se défendent d'une année sur l'autre (un chêne totalement dépouillé l'année dernière est presque indemne cette année, le liquidambar et l'acer japonicum vitifolium ont été moins attaqués). D'autres ne s'en remettent pas (de jeunes merisiers). Je ne souhaite les tordeuses à aucun jardinier enthousiaste et passionné! Le bacillus thurigiensis qui combat la pyrale du buis est efficace. Mais impossible de traiter sur une telle ampleur.