lundi 30 avril 2018

Au palmarès des epimediums persistants (3)

Les "toujours verts"...Plusieurs espèces d'épimédiums méritent de ne pas être oubliés pour les qualités de leurs feuillages (aux caractères bien différents). Ceci en un temps où l'attrait des fleurs arachnéides des épimédiums asiatiques (caducs et persistants) font la une des fêtes des plantes.
 Tous découverts grâce à Marie-Mad, j'ai cultivé ces "toujours verts" en couvre-sols pendant de nombreuses années dans différentes ambiances et situations de l'ancien jardin. Mais ils ne m'ont pas suivi... Pas de photos pour les présenter tous.

L'epimedium leptorrhizum originaire de Chine, intéressant pour son grand feuillage très allongé, découpé, aux bords épineux et à la texture de cuir. D'un vert profond moucheté de brun à l'ouverture des jeunes feuilles. 
 Il semble qu'il y ait des variations selon la collecte ou le cultivar. Souvent présenté comme de petite hauteur, celui-ci était un grand format : bien plus haut que la plupart des épimédiums. Il fut lent mais un seul pied finit par former une belle touffe sur le bord de l'allée, à l'ombre d'un vieux camellia. L'epimedium leptorrhizum a rejoint le jardin d'une amie. Il semble mieux se plaire à mi ombre, à la lumière de la fin d'après midi (les tiges portant les fleurs plus nombreuses ne s'effondrent pas sur le feuillage...). 
Beaucoup de caractère cet épimédium qui en fait à mon sens une plante sophistiquée superbe dans une ambiance japonisante. 


L'epimedium pauciflorum, en forme de petit coeur (originaire de Chine) a aussi un feuillage épineux. Il m'a découragé pendant plus de trois ans alors que j'en espérais couvrir le sol sous un néflier du Japon... Les pieds espacés semblaient végéter. Mais prévenue par Marie-Mad, je les ai simplement oubliés et laissés à leur sort...jusqu'à la quatrième et cinquième années lorsque le couvre-sol est devenu réalité. Avec en cadeau des fleurs à foison. Un modeste couvre-sol, dense et solide qui se fait peu remarquer en dehors de sa période de floraison, ravissante, plus blanche que rosée. Il est très bon compagnon d'autres vivaces glissées entre ses pieds.

L'epimedium pubigerum : Ne l'ayant pas apporté de l'ancien jardin, je l'ai regretté et viens de l'acquérir à nouveau pour garnir le pied d'un jeune styrax japonica. Lui est originaire du sud de la Bulgarie, Turquie jusqu'aux rives de la Mer Noire et la Géorgie, poussant dans les bois, les fourrés et les haies. Relativement modeste comme le précédent par ses petites feuilles arrondies, coriaces mais non épineuses, c'est une splendeur pendant la floraison : un nuage blanc crème saupoudre le feuillage. Cet épimédium compact et bien dense se glisse facilement entre des arbustes en restant sage...

L'epimedium x cantabrigiense : un hybride "spontané" entre deux épimédiums caducs, l'E.alpinum (du nord et centre de l'Italie à l'Autriche, naturalisé en Europe...jusqu'en Angleterre) et un E. grandiflorum (du Japon). Il est apparu dans le Jardin sauvage d'un Collège de l'Université de Cambridge, parmi la collection des epimediums.
 Marie-Mad m'avait dit "essaie-le".  Un pied, pour le  tester, n'a pas donné grand chose dans l'ancien jardin et craignant qu'il fut ensuite condamné je l'ai transplanté ici. Bien m'en a pris. Quasiment la première année il s'est étalé en nappe de 1mx0,80m sur 60cm de haut, d'un vert lumineux et frais qu'il conserve toute l'année (car étonnamment lui est persistant!). Sa floraison assez éphémère en grappes de fleurs minuscules rouge et jaune n'est pas sa qualité première. Mais en situation bien éclairée, à mi-ombre et même ensoleillée quelques heures, il rend bien des services. Ici il borde à l'ouest "le massif orangé", près d'un nandina domestica, avec en arrière-plan des euphorbes griffithii FireGlow.   
 Pour en finir avec ce palmarès ....et changer des verts, deux hybrides dont un classique qui reste une valeur sûre : 

L'epimedium x rubrum : Un hybride connu depuis la moitié du 19è siècle, issu des mêmes parents que l'e.x cantabrigiense. Son nom révèle sa personnalité : un feuillage veiné de rouge au démarrage qui vire au vert puis au brun rouge luisant à l'automne. Des fleurs reconnaissables entre toutes rouge vif et jaune pâle. 
 
L'ayant implanté ici de deux provenances différentes, son comportement varie.Certains pieds résolument persistants, les autres irrémédiablement caducs, rassemblés pour former un couvre-sol, donnent un résultat curieux (peu satisfaisant...je ferai "le tri").
 
En haut du jardin le long du talus ombragé, l'epimedium x rubrum s'étale au pied du camellia blanc et d'un petit pieris Mountain Fire, avec en arrière-plan pour éclairer la scène une coulée de fougères dryopteris crassirhizoma vert très clair. 
Un "ton sur ton" en cette saison entre deux plantes très différentes (pieris  japonica Mountain Fire)

L'épimédium "Black Sea" est maintenant considéré comme un hybride et non une sous-espèce, (avec pour parent l'epimedium pinnatum colchicum). Il ne faut pas attendre de lui qu'il soit "black" en toutes saisons. L'hiver il prend des teintes pruinées, brunes, noires et il est alors au mieux de sa forme. Au jardin il ourle la bordure du massif du cornus officinal, en compagnie d'hellébores jaunes, vertes, pourpres et noires. Somptueux. En milieu de printemps l'ambiance change. Le tout jeune feuillage ocre rosé vire rapidement au vert. 
 L'épimédium "Black Sea" fleurit tôt si le temps est doux, par vagues, de petites fleurs jaune pâle et rose orangé, assez discrètes au-dessus du feuillage. Fin avril les toutes jeunes feuilles et les fleurs forment un trio avec des jacinthes sauvages.
 

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