La vie devant soi, oui mais... En cette époque où le "tout tout de suite" fait presque force de loi, on a parfois peine à convaincre qu'au jardin il y a lieu de "donner du temps au temps". 5 ans, 10 ans, 20 ans.... Dans un nouveau jardin et pour éviter de se décourager, il est intéressant de rapprocher dans la même scène des arbres ou arbustes qui poussent vite avec d'autres qui effectivement prendront leur temps.
Je l'avais expérimenté au commencement de mon premier jardin en suivant les conseils de Patricia Beucher et Jean-Paul Collaert , "Le Beau jardin du Paresseux" , c'est tout dire, une mine ! (réédité en 2000 par Ulmer). La plantation de 3 différents sureaux et de saules le long du ruisseau avaient en très peu d'années créé une première structure.
Le "chantier" du futur sous-bois en octobre 2017
Ici en lisière ensoleillée du futur sous-bois (il sera protégé l'après-midi par les grands chênes), un liquidambar styraciflua Andrew Hanson joue le rôle du lièvre. Je l'ai choisi (outre sa croissance plutôt rapide) pour son port pyramidal étroit qui ne gênera pas ses voisins, son feuillage très découpé qui fait penser à un érable ...et ses magnifiques couleurs d'automne.
Le stewartia pseudocamellia quant à lui pourra atteindre peut-être 10m au bout de nombreuses années....Je table sur 4 à 5 mètres. Mais avant cela il sera tout de même très attractif.
Le stewartia n'est pas encore bien installé d'autant qu'il a été transplanté après deux ans, ce qu'il n'apprécie pas forcément (le sol ne s'avérant pas assez frais, il dépérissait et le laisser en place revenait à le condamner). Maintenant à sa place définitive depuis 3 ans le stewartia pseudocamelia a eu pour la première fois en 2017 un feuillage abondant et ses premières vraies couleurs d'automne rouge orangé. Les fleurs blanches en forme de petites fleurs de camellia, parcimonieuses les premières années ont été l'été dernier un peu plus nombreuses mais encore très petites (3cm plutôt que 5-6...). Et il est beaucoup trop jeune pour laisser apprécier l'originalité de son écorce.
7 commentaires:
J'ai entrepris de lire tes posts anciens car je ne connaissais pas ton blog auparavant.J'en reste confondue de tant de connaissances et surtout de réflexions sur l'art du jardin.On a l’impression que tu as vécu non pas plusieurs vies mais plusieurs jardins .Tu as commencé à jardiner il y a combien de temps ? Je t'avoue que je fais des sauts dans tes articles pour ne lire que ce qui m'interpelle .C’est tellement foisonnant .Je suis bien contente que tu aies repris ton blog . Très drôle ce dernier article et si évident quand on y songe! Avec tout ce que j'ai appris maintenant , j'aimerais recommencer mon jardin à zéro .Une page blanche .C'est compliqué de faire évoluer son jardin en prenant en compte l’existant , sans tout bouleverser ,mais néanmoins l'adapter à de nouvelles contraintes .Contraintes liées à notre âge moins bouillonnant ,et contraintes liées au climat qui change terriblement .Bonne soirée
Oui Maryse tu as deviné : plusieurs jardins. Dans mes jeunes années, après 2 amorces rapidement interrompues par des déménagements, un premier jardin dans la vallée du Lot en terrain limoneux : découvertes des sublimes roses anciennes, aménagement de potées fleuries sur les marches de l'escalier, plate-bandes au pied de vieux murs...pendant 4 ans.
C'est surtout mon ancien jardin de ville qui durant 18 ans a construit mon expérience. Pour être honnête, j'ai depuis le début beaucoup lu, au départ les magazines, les livres surtout,dénichés en librairies et solderies. Ma bibliothèque est conséquente et je m'y réfère toujours avec bonheur. Pour tout te dire, mes activités professionnelles (l'ingénierie tourisme) m'ont aussi conduite dans de nombreux jardins ouverts à la visite, en Val de Loire, Ile de France. De quoi combiner passion et travail!
Evidemment lorsque je voyage (trop peu) la visite de jardins est incluse au programme. Tout lieu même a priori aux antipodes de ses affinités ou de son propre jardin aiguise le regard et provoque la réflexion. C'est un domaine infini dans lequel on apprend constamment, où il faut se remettre en question. J'aime çà!
Maryse au sujet de l'évolution de ton jardin, celui d'Hélène Dillon à Dublin (Irlande) que j'ai visité en 2015 est un exemple. Elle et son mari sont âgés maintenant et les contraintes sont les mêmes (climat...). Sans trahir la structure générale (l'axe du célèbre bassin et ses platebandes fleuries de vivaces sur la façade sud), dans l'angle sud-est une partie est traitée en jardin sec très minéral(j'avoue cependant n'avoir pas été totalement convaincue par l'absence d'articulation ou transition avec le jardin "traditionnel"). Les seuls erythroniums Pagode émergeant çà et là du gravier blanc dans ce jardin très épuré étaient formidablement mis en valeur.
Le jardin de façade sur rue a sans doute été simplifié: en limite un jeu de minces bouleaux (très jardin contemporain!) sur lit de graviers. Le graphisme blanc et noir des troncs relève la façade blanche de la classique maison victorienne. Le parti est réussi.
Nous voilà de retour sur votre blog et on est très sensible à votre façon de vivre et de faire vivre le jardin en lui donnant du sens.
Vos pages sont des sources d'inspiration et comme Maryse nous allons prendre le temps d'éplucher vos billets. Le temps qu'il fait actuellement y est d'ailleurs favorable.
Bonjour Dominique
je lis avec grand plaisir tous vos articles et j'aime beaucoup votre approche du jardin.
J'avais aussi au tout début beaucoup appris avec le livre "Le beau jardin du paresseux".
Au bout de plusieurs années de jardinage j'ai toujours l'impression que le champ d'expérimentation est infini...
Le sujet du bois jardiné est très inspirant!
Bonsoir à vous deux, duojardin et gwenzardin. Bienvenus et merci beaucoup pour vos commentaires chaleureux et stimulants. Si vous avez un site web, un blog actif...merci d'en préciser l'adresse que je puisse à mon tour y naviguer.
Bien sûr Dominique!
Bienvenue également sur mon blog, c'est par ici:
http://zardindesdelices.blogspot.fr/
Bonne journée!
Enregistrer un commentaire